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L'appel à la prière coranique

Après la corruption généralisée de l’islam due aux hadiths autres que Dieu et Ses versets (45:6), et maintenant celle tout aussi grave des coranistes, il est plus que jamais impératif de retrouver la pureté originelle de l’enseignement coranique et de ses rituels. Achever ce but est un premier pas indispensable pour parvenir à réunir le monde musulman et la race humaine dans la paix de l’islam, s’il plait à Dieu.
La prière rituelle (salât) est le rituel le plus important avec la zakât, et Dieu a institué qu’elle soit précédée par un appel à la prière (5:58, 62:9). Il nous est donc impératif de retrouver le rituel d’appel à la prière que le Seigneur a décrété dans le coran.
Concernant la question cruciale de la salât, une étude en profondeur du coran a permis, grâce à Dieu, de justifier ou résoudre d’un point de vue coranique nombres de questions qui se posaient, tels que le nombre réel de prières journalières (cinq prières journalières, dont une surérogatoire la nuit, voir 17:79), le nombre de rakaʿât par prière (deux pour chaque prière), les phases successives de la prière, quatre prosternations par prière, le tashahhoud final à la fin du deuxième rakaʿât, et nombre d’autres sujets qui sont traités dans l’article principal « salât coranique ».
La question de l’appel à la prière coranique sera résolue dans cet article inch’Allah, et l’objet de cette étude est d’utiliser la logique grammaticale du coran pour déterminer où il se trouve, ainsi que de rassembler un faisceau de preuves qui prouvent sans conteste possible qu’il s’agit de l’appel à la prière décrété par Dieu. Le coran indique explicitement qu’un appel à la prière doit être effectué juste avant la prière du vendredi (62:9), ainsi qu’avant chaque prière obligatoire en général (5:58) ; de plus, Allah proclame que le coran est pleinement détaillé (7:52, 6:114, 10:37). Ne nous voilons pas la face : Il est par définition impossible qu’il ne soit pas directement mentionné dans le coran, et en l’occurrence, il l’est mot pour mot.
La raison pour laquelle il a été si difficile, et pendant si longtemps, d’identifier l’appel à la prière révélé par Dieu dans le coran et institué par le prophète dans la communauté musulmane naissante est que ce rituel a été plus tard entièrement oblitéré de la société musulmane par les adorateurs d’hadiths autres que Dieu et Ses versets (45:6) et leur besoin viscéral et maladif d’idolâtrer le prophète Mohammed en n’incluant à tout prix son nom auprès d’Allah dans leur « adhân » et chahadah. En effet, « quand Dieu Seul est mentionné », « leur cœur se crispe de dégoût », alors que « quand d’autres [noms] sont mentionnés à coté de Lui, ils se réjouissent » (39:45).
La première étape de cette étude sera d’expliquer sur quoi s’est basé le monde sunnite pour accepter l’adhân aujourd’hui en vigueur, tout en indiquant les divergences si caractéristiques des hadiths que les sunnites et autres sectes choisissent de passer sous silence. Nous expliquerons également pourquoi l’adhân sunnite ou shiite viole plusieurs commandements coraniques. Nous allons dans un deuxième temps donner la définition du participe actif en arabe et expliquer comment ces derniers sont dérivés des verbes en donnant des exemples coraniques qui illustrent comment le coran fonctionne selon une logique simple, implacable et rigoureuse. En effet, c’est la compréhension de ce point grammatical en relation avec les versets 5:58 et 62:9 qui nous permettra d’identifier le verset où se trouve l’appel à la prière.
Nous étudierons donc les deux versets les plus évidents qui mentionnent l’appel à la prière (5:58 et 62:9) et porterons notre attention sur le verbe « nâdâ » (نادي, appeler, forme III) que Dieu a soigneusement choisi pour y référer. Comme tout musulman le sait, les mots « adhân » (أَذَان) et le participe actif « muadhin » (مُؤَذِّنٌ = annonceur) sont communément utilisés dans le monde sunnite pour désigner l’appel à la prière et la personne qui l’effectue (le muézine). Nous comparerons donc le verbe « nâdâ, » en 5:58 et 62:9 avec le verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme 2) à partir duquel est dérivé le participe actif « muadhin » (مُؤَذِّنٌ = annonceur, forme 2), ainsi que le mot « « adhân » (أَذَان), et étudierons leur usage et définition coranique. Nous prouverons que l’usage du mot « adhân » (أَذَان) et du participe actif « muadhin » (مُؤَذِّنٌ) dans le cadre de l’appel à la prière est une corruption de la langue arabe coranique parfaite révélée par Dieu. Nous démontrerons que la solution à notre problème est tout simplement de nous conformer à la logique coranique qui consiste à former les participes actifs en les dérivant directement du verbe qui définit une action particulière dans le coran (dans ce cas précis le verbe « nâdâ, »), au lieu de dévier en choisissant un verbe et des mots d’une racine complètement différente comme c’est le cas pour le verbe « azdhana » et les mots « adhân » et « muazdhin » dans l’islam sunnite et shiite. Nous nous tournerons donc tout naturellement vers le participe actif du verbe « nâdâ », verbe employé pour l’appel à la prière en 5:58 et 62:9. Ce participe actif (مُنَادِي, مُنَاد, forme III) est utilisé deux fois dans le coran en 3:193 et 50:41, et nous étudierons donc ces versets et leur contexte.
C’est ce cheminement simple et logique qui nous permettra d’identifier la personne chargée de faire l’appel à la prière (littéralement « l’appeleur ») dans le coran, de même que les mots qu’elle prononce pour l’effectuer, lesquels sont mentionnés mot pour mot en 3:193. L’étape suivante sera de clarifier le contexte des versets 3:191-193 et de prouver qu’ils sont indéniablement liés à la pratique de la prière rituelle, ce qui n’est pas évident au premier abord. Nous rapprocherons pour cela l’usage de certains mots clefs et expressions en 3:191 avec d’autres versets qui réverbèrent ces mêmes mots et expressions. Nous démontrerons ensuite que les mots qui constituent l’appel à la prière coranique reflètent la raison même de l’existence de la salât et sa signification profonde dans le coran, contrairement à l’appel sunnite corrompu en vigueur. Nous montrerons également que le verset 3:193 occupe une position stratégique et logique par rapport aux autres versets qui mentionnent la pratique de l’appel à la prière. Nous nous poserons finalement la question de savoir combien d’appels à la prière journaliers sont nécessaires dans la société musulmane, concluant ainsi notre étude.
Sommaire :
1. L’appel à la prière selon les hadiths
1.1 Le canon de l’adhân sunnite n’était toujours pas définitivement établi deux siècles après la mort du prophète
1.2 Le deuxième appel à la prière (iqâma) selon les hadiths
1.3 L’adhân sunnite transgresse gravement l’enseignement coranique
1.3.1 Quand il s’agit de croire en Dieu ou d’attester de Son Unicité, aucun nom ne doit jamais être mentionné à coté de Dieu
1.3.2 Dans le coran, ce sont les hypocrites qui attestent que Mohammed est le messager de Dieu
1.3.3 Il est interdit d’établir des différences entre les messagers
2. Définition du participe actif en arabe
2.1 Définition
2.2 Participe actif : Exemples coraniques
3. Les versets évidents qui mentionnent l’appel à la prière
4. Définition coranique du verbe « Nâdâ » (forme III)
4.1 Signification du verbe « Nâdâ » dans tous les versets du coran
4.2 Définition coranique
5. Comparaison du verbe « nâdâ » (نادي = appeler) avec le mot adhân (أَذَان), le verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II), et son participe actif « muadhin » (مُؤَذِّنٌ = annonceur, forme II) dans le coran
5.1 Nâdâ (نادي = appeler), « azdhana » (أَذَّنَ, forme II), et « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ, forme II) dans le même verset
5.2 12:70 : Le verbe « azdhana » (forme II) et le participe actif « mouazdhin » (forme II) dans le même verset
5.3 Le mot « adhân » dans le coran
5.4 Le verbe « azdhana » (forme II) à la forme impérative
6. Le participe actif du verbe « nâdâ » est employé deux fois dans le coran en 50:41 et 3:193
6.1 Le participe actif du verbe « nâdâ » en 50:41
6.2 Le participe actif du verbe « nâdâ » en 3:193
7. Le verset 3:191 est lié à la prière rituelle et prélude l’appel à la prière en 3:193
7.1 Les versets 3:191-193
7.2 Les versets 4:103 et 32:16 éclairent la signification de l’expression « se rappeler de Dieu debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » en 3:191 et établissent le lien avec l’appel à la prière et la salât
7.2.1 Le verset 4:103
7.2.2 Le verset 32:16
7.3 « Se rappeler de Dieu » et faire la prière dans le coran
7.4 Réconcilier les versets 3:191-193 et signification profonde des versets
8. Appel à la prière ou appel à la foi ?
9. La position logique de 3:193 par comparaison avec les versets 5:58 et 62:9
10. Combien d’appels à la prière journaliers sont nécessaires dans la société musulmane?
11. Combien de fois doit-on réciter l’appel à la prière avant une prière donnée ?
Conclusion
1. L’appel à la prière selon les hadiths
1.1 Le canon de l’adhân sunnite n’était toujours pas définitivement établi deux siècles après la mort du prophète
Le monde islamique a entièrement perdu, et ce depuis plus de mille ans, le rituel d’appel à la prière décrété dans le coran et institué de ce fait par le prophète pendant son ministère. La raison d’une telle dérive est que les sunnites sont graduellement tombés dans l’idolâtrie en délaissant la pureté de l’enseignement coranique au profit de « hadiths autres que Dieu et Ses versets » (45:6) en leur donnant quasi-systématiquement préférence quand bien même ces derniers le contredisent de façon quasi systématique et évidente. Ils ont donc choisi de substituer à l’appel à la prière coranique un appel dérivé des hadiths qui nourrit leur désir d’associer à Dieu en mentionnant Muhammad à coté de Lui (39:45).
Commençons tout d’abord par mentionner l’appel à la prière le plus souvent en vigueur dans le monde sunnite :
- Allahou Akbar, (quatre fois)
- ach hadou an lâ elaha illa Allah » (deux fois)
- ach hadu anna Mouhammadan rasouloullah (deux fois),
- hayya ‘ala as-salah (deux fois)
- hayya ‘alal falah (deux fois),
- Allahou Akbar, Allahou akbar,
- lâ elaha illa Allah ».
Nés environ deux siècles après la révélation du coran, les imams Muslim (815 - 875) et Bukhari (810 - 870) sont de loin les rapporteurs de hadiths les plus reconnus et les plus anciens dans l’Islam sunnite. Pourtant, bien qu’ayant rapporté un certain nombre de hadiths au sujet de l’appel à la prière, ni l’un ni l’autre n’ont été capable de citer un seul hadith qui mentionne un appel à la prière identique à celui aujourd’hui en vigueur. Au contraire, Muslim rapporte un appel à la prière légèrement différent :
حَدَّثَنِي أَبُو غَسَّانَ الْمِسْمَعِيُّ، مَالِكُ بْنُ عَبْدِ الْوَاحِدِ وَإِسْحَاقُ بْنُ إِبْرَاهِيمَ
قَالَ أَبُو غَسَّانَ حَدَّثَنَا مُعَاذٌ، وَقَالَ، إِسْحَاقُ أَخْبَرَنَا مُعَاذُ بْنُ هِشَامٍ،
صَاحِبِ الدَّسْتَوَائِيِّ وَحَدَّثَنِي أَبِي، عَنْ عَامِرٍ الأَحْوَلِ، عَنْ مَكْحُولٍ، عَنْ
عَبْدِ اللَّهِ بْنِ مُحَيْرِيزٍ، عَنْ أَبِي مَحْذُورَةَ، أَنَّ نَبِيَّ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم
عَلَّمَهُ هَذَا الأَذَانَ " اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ
إِلاَّ اللَّهُ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ - ثُمَّ يَعُودُ
فَيَقُولُ - أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا
رَسُولُ اللَّهِ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ حَىَّ عَلَى الصَّلاَةِ - مَرَّتَيْنِ - حَىَّ عَلَى
الْفَلاَحِ - مَرَّتَيْنِ " . زَادَ إِسْحَاقُ " اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ " .
Muslim livre 4, chapitre 3, hadith 740 :
Abou Madhoura a dit que l’apôtre d’Allah (que la paix soit sur lui) lui a enseigné l’adhân de la façon suivante : « Allah est le plus grand, Allah est le plus grand, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah », Ensuite on répète et on dit : « j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah. Venez à la prière (deux fois), Venez au succès (deux fois) ». Ishaq ajouta : « Allah est le plus grand, Allah est le plus grand, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah ».
Clarifions l’adhân de ce hadith très maladroitement formulé :
- Allah est le plus grand, Allah est le plus grand,
- j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah,
- j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah,
- Venez à la prière (deux fois),
- Venez au succès (deux fois),
- Allah est le plus grand, Allah est le plus grand,
- J’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah.
Malgré le statut de fiabilité supérieure dont jouissent les hadiths rapportés par l’imam Muslim, nous constatons que l’adhân ci-dessus n’est pourtant pas celui qui a été retenu dans le monde sunnite et qu’il diffère de celui généralement en vigueur dans le monde sunnite :
- « Allah Akbar » n’est récité que deux fois au lieu de quatre au début du adhân généralement pratiqué dans le monde sunnite et accepté par trois des quatre écoles de référence sunnite (écoles shaféite, hanbalite et hanafite).
- Le hadith indique littéralement que « j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah » et « j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah », est répété une seconde fois, ce qui fait donc en tout quatre attestations qu’« il n’y a point de divinité si ce n’est Allah » et quatre attestations que « Mohammed est le messager d’Allah ».
De toute évidence, ces deux phrases ne sont répétées que deux fois dans l’islam sunnite et shiite et non quatre. Les sunnites prétendent que le hadith ci-dessus ne fait que reprendre le fil du adhân et n’implique en fait pas une seconde répétition. Cela me semble discutable, car le hadith dit clairement : Ensuite on répète et on dit (ثُمَّ يَعُودُ فَيَقُولُ = au présent et non au passé): « j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah. ».
Quoi qu’il en soit, cela n’a aucune importance car il ne s’agit de toute façon pas de l’appel à la prière coranique, alors admettons que les sunnites ont raison et que la seule différence est le fait que l’adhân démarre par seulement deux fois « Allahou Akbar » au lieu de quatre dans l’adhân le plus reconnu aujourd’hui. .
Le hadith finit ensuite d’une façon conforme à l’adhân sunnite que nous connaissons.
Ce même adhân est également rapporté mot pour mot par l’Imam Ahmad an-Nasaï :
Sunan an-Nasaï (Imam Ahmad an-Nasaï ), livre 7, hadith 630. Statut : Sahih :
أَخْبَرَنَا بِشْرُ بْنُ مُعَاذٍ، قَالَ حَدَّثَنِي إِبْرَاهِيمُ، - وَهُوَ ابْنُ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ عَبْدِ
الْمَلِكِ بْنِ أَبِي مَحْذُورَةَ - قَالَ حَدَّثَنِي أَبِي عَبْدُ الْعَزِيزِ، وَجَدِّي عَبْدُ الْمَلِكِ،
عَنْ أَبِي مَحْذُورَةَ، أَنَّ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم أَقْعَدَهُ فَأَلْقَى عَلَيْهِ الأَذَانَ
حَرْفًا حَرْفًا قَالَ إِبْرَاهِيمُ هُوَ مِثْلُ أَذَانِنَا هَذَا . قُلْتُ لَهُ أَعِدْ عَلَىَّ . قَالَ اللَّهُ
أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ مَرَّتَيْنِ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ
مَرَّتَيْنِ ثُمَّ قَالَ - بِصَوْتٍ دُونَ ذَلِكَ الصَّوْتِ يُسْمِعُ مَنْ حَوْلَهُ - أَشْهَدُ أَنْ لاَ
إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ مَرَّتَيْنِ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ مَرَّتَيْنِ حَىَّ عَلَى الصَّلاَةِ مَرَّتَيْنِ
حَىَّ عَلَى الْفَلاَحِ مَرَّتَيْنِ اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ
Il fut rapporté de la part d’Abou Madhoura que le prophète (que la paix soit sur lui) le fit s’assoir avec lui et lui enseigna l’adhân lettre pour lettre. Ibrahim (l’un des narrateurs) dit : « C’est comme notre adhân ». Je dis alors : « Récite le moi » : « Allahou Akbar, Allahou akbar, ach hadou an lâ elaha illa Allah » (deux fois) ach hadou anna Mouhammadan rasouloullah (deux fois). Il dit a+++++lors d’une voix plus basse que ceux autour de lui pouvaient entendre : « “Achhadou an lâ ilaha ill-Allah, (deux fois), achhadu anna Muhammadan Rasouloullah, twice, hayya ‘ala as-salah (deux fois) hayya ‘alal falah (deux fois), Allahou Akbar, Allahou akbar, lâ elaha illa Allah ».
Bishir bin Mou'adh qui l’a entendu d’Ibrahim, et de la part de qui An-Nasa'i le rapport, est celui qui demande que l’adhân lui soit récité.
L’adhân ci-dessus est strictement identique à celui rapporté par Muslim cité précédemment : A nouveau, « Allahou Akbar » n’est mentionné que deux fois au lieu de quatre fois, et nous pouvons légitimement nous demander si “ach hadou an la elaha illa Allah” et “ach hadou anna Muhammadan rasouloullah” sont mentionnés en tout quatre fois au lieu de deux. Comme précédemment, les sunnites prétendront que le narrateur ne fait que reprendre le fil de l’adhân là où il s’est arrêté, et n’implique pas une deuxième répétition, alors accordons leur le bénéfice du doute ; encore une fois, cela n’a aucune importance puisque nous montrerons dans cet article, s’il plait à Dieu, que le véritable appel à la prière coranique est radicalement différent.
Sahih al Bukhari, livre 11, hadith 38 :
حَدَّثَنَا ابْنُ مُقَاتِلٍ، قَالَ أَخْبَرَنَا عَبْدُ اللَّهِ، قَالَ أَخْبَرَنَا أَبُو بَكْرِ بْنُ عُثْمَانَ بْنِ سَهْلِ
بْنِ حُنَيْفٍ، عَنْ أَبِي أُمَامَةَ بْنِ سَهْلِ بْنِ حُنَيْفٍ، قَالَ سَمِعْتُ مُعَاوِيَةَ بْنَ أَبِي
سُفْيَانَ،، وَهُوَ جَالِسٌ عَلَى الْمِنْبَرِ، أَذَّنَ الْمُؤَذِّنُ قَالَ اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ. قَالَ
مُعَاوِيَةُ اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ. قَالَ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ. فَقَالَ مُعَاوِيَةُ وَأَنَا. فَقَالَ
أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ. فَقَالَ مُعَاوِيَةُ وَأَنَا. فَلَمَّا أَنْ قَضَى التَّأْذِينَ قَالَ يَا أَيُّهَا
النَّاسُ إِنِّي سَمِعْتُ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم عَلَى هَذَا الْمَجْلِسِ حِينَ أَذَّنَ
الْمُؤَذِّنُ يَقُولُ مَا سَمِعْتُمْ مِنِّي مِنْ مَقَالَتِي.
J’ai entendu Muawiya bin abi sofyane (répétant l’adhân) alors qu’il était assis sur le minbar, et que le muézine prononçait l’adhân, dire « Allahou Akbar, Allahou akbar » ; Muawiya a dit « Allahou Akbar, Allahou akbar ». Et quand il (le muézine) a dit « j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah » Muawiya a dit « et moi (aussi) ». Quand il a dit « j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah », Muawiya a dit « et moi (aussi) ». Quand il (l’adhân) fut terminé, il (Muawiya) a dit : « O vous les gens ! j’ai entendu le messager de Dieu (que la paix soit sur lui) sur ce même minbar, après que le muezzine ait prononcé l’adhân, dire ce que vous m’avez entendu dire ».
Résumons les mots de l’adhân visiblement incomplet mentionné dans ce hadith :
- Allahou Akbar, Allahou akbar,
- j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah
- j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah
Les hadiths rapportés par Bukhari ne mentionnent jamais, à ma connaissance, un seul adhân complet. Le hadith ci-dessus est peut être le plus détaillé qu’il ait pu rapporter, et je ne sais personnellement pas quel adhân il suivait à son époque. Une fois de plus, il est clair que « Allahou Akbar » n’est récité que deux fois et non quatre comme dans l’adhan sunnite le plus pratiqué aujourd’hui.
Comme indiqué précédemment, il est très étonnant de constater que l’adhân sunnite le plus pratiqué aujourd’hui n’est mentionné ni dans les hadiths Bukhari, ni dans les hadiths de Muslim, alors qu’ils sont les plus anciens rapporteurs de hadiths et ceux reconnus comme les plus fiables. Pourquoi donc avoir ignoré - et de fait rejeté - les hadiths de Muslim et de l’imam an-Nasai mentionnés plus haut qui rapportent pourtant un adhân identique?
D’où vient donc l’adhân en vigueur aujourd’hui ? Il provient d’un autre hadith de l’imam Ahmad al-Nasa’ï (829 - 915), né 19 ans après Bukhari:
Sunan an-Nasaï (Imam Ahmad an-Nasaï ), livre 7, hadith 632. Statut : Sahih :
أَخْبَرَنَا إِسْحَاقُ بْنُ إِبْرَاهِيمَ، قَالَ أَنْبَأَنَا مُعَاذُ بْنُ هِشَامٍ، قَالَ حَدَّثَنِي أَبِي،
عَنْ عَامِرٍ الأَحْوَلِ، عَنْ مَكْحُولٍ، عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ مُحَيْرِيزٍ، عَنْ أَبِي
مَحْذُورَةَ، قَالَ عَلَّمَنِي رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم الأَذَانَ فَقَالَ " اللَّهُ
أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ
اللَّهُ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ ثُمَّ يَعُودُ
فَيَقُولُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ
اللَّهِ أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ حَىَّ عَلَى الصَّلاَةِ حَىَّ عَلَى الصَّلاَةِ حَىَّ عَلَى
الْفَلاَحِ حَىَّ عَلَى الْفَلاَحِ اللَّهُ أَكْبَرُ اللَّهُ أَكْبَرُ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ " .
Il fut rapporté que Abou Mahdhoura a dit: Le messager de Dieu m’a enseigné l’adhân et a dit : « Allahou Akbar, Allahou akbar, Allahou Akbar, Allahou Akbar; Achhadou an la ilaha illallah, Achhadou an la ilaha illallah; Achhadou anna Mouhammadan Rasoulallah, Achhadou anna Muhammadan Rasoulallah ». Ensuite on répète et on dit : 'Achhadu an lâ ilaha illallah, Achhadu an la ilaha illallah; Achhadu anna Muhammadan Rasulallah, Achhadu anna Muhammadan Rasulallah; Hayya 'alas-salah, Hayya 'ala-salah; Hayya 'alal-falah Hayya 'alal-falah; Allahou Akbar, Allahou Akbar; La ilaha ill-Allah »
Ce adhân, bien que légèrement différent des précédent (il commence par quatre fois « Allahou Akbar » au lieu de simplement deux fois), rapporte un adhân identique à celui récité en général dans le monde sunnite si l’on considère que, comme précédemment, le hadith repend le fil du adhân en plein milieu, et qu’il n’y a en fait pas quatre répétitions de « Achhadou an lâ ilaha illallah » et quatre répétitions de « Achhadou anna Mouhammadan Rasoulallah ».
L’adhân shiite :
Les shiites ont un appel à la prière différent car Ali tient une place prépondérante dans leur foi, et ils rajoutent (entre autres détails) : « j’atteste que Ali est le vice régent (wali) de Dieu » (deux fois) après avoir attesté que Mohammed est le messager de Dieu.
L’adhân selon les hadiths en résumé :
Ne nous voilons pas la face : Il est indéniable que, quand les premiers hadiths autres que Dieu et Ses versets (45:6) ont été mis par écrit deux siècles après la mort du prophète, le canon de l’adhân sunnite n’était tout simplement pas encore définitivement établi et était encore un processus en cours et une différence subsiste encore de nos jours chez les sunnites entre l’école malékite et les trois autres écoles de référence shaféite, hanbalite et hanafite: Doit-on commencer l’adhân en récitant deux fois ou quatre fois « Allahou Akbar » pour commencer l’adhân?
L’adhân shiite comporte plusieurs différences par rapport à l’adhân sunnite, notamment pour ce qui est de mentionner Ali, et il y a d’autres différences dans différentes sectes que nous passerons sous silence. En d’autres termes, ceux qui croient aveuglément qu’il n’y a qu’un seul adhân identique dans le monde musulman ne sont pas au fait de la réalité, ou se mentent à eux-mêmes.
La réalité est que différentes sectes sunnites, shiites et autres se sont formées et ont fragmenté le monde musulman au cours des premiers siècles de l’islam et chacune d’entre elles, comme on l’a vu brièvement, sont progressivement parvenues à un consensus au sujet d’un appel à la prière reflétant leurs croyances respectives.
La communauté musulmane du temps du prophète n’a elle pas eu besoin d’attendre longtemps pour atteindre un consensus au sujet de l’appel à la prière car ce dernier est mentionné noir sur blanc dans le coran comme nous le verrons plus loin, de même que tous les détails relatifs à la prière.
1.2 Le deuxième appel à la prière (iqâma) selon les hadiths
D’après les hadiths, il y a un deuxième appel à la prière après le premier, appelé « iqâma » :
Sahih Al-Bukhari, livre 4, numéro 22:
Rapporté par Abou Houraïra: Le messager d’Allah a dit: « Quand l’adhân est prononcé, satan prend la fuite et pète bruyamment pendant son vol pour éviter d’entendre l’adhân. Quand l’adhân est terminé, il revient et s’enfuit à nouveau quand l’iqâma (deuxième appel à la prière) est prononcé. Quand il est terminé, il revient encore et murmure dans le cœur de la personne (pour le divertir de la prière) pour le faire se rappeler de choses qu’il n’avait pas à l’esprit avant la prière, et qui lui causent d’oublier combien il a prié.
Dans l’islam sunnite et shiite, « l’iqâma » est un deuxième appel à la prière, généralement plus court que le premier chez les sunnites, et effectué juste avant la prière dans les mosquées. Il n’est pas nécessaire de nous étendre sur les hadiths qui mentionnent l’iqâma. Le hadith Bukhari « authentique » (sahih) ci-dessus en dit suffisamment long, et est suffisamment sonore et loufoque pour servir d’échantillon représentatif du degré d’authenticité des hadiths, ainsi que du bien fondé de l’iqâma : Ce dernier n’est en effet jamais mentionné dans le coran pleinement détaillé (7:52, 6:114, 10:37), lequel ne mentionne qu’un seul appel à la prière (3:193, 5:58, 62:9). Il s’agit donc d’une pure invention et corruption du rituel de prière révélé par Dieu.
1.3 L’adhân sunnite transgresse gravement l’enseignement coranique
Dans l’adhân sunnite, le muezzine déclare : « J’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, et j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu. »
Cette déclaration viole plusieurs commandements coraniques :
1.3.1 Quand il s’agit de croire en Dieu ou d’attester de Son Unicité, aucun nom ne doit jamais être mentionné à coté de Dieu
Le verset ci-dessous nous montre la réaction de ceux qui insistent d’associer des idoles à coté de Dieu quand Dieu seul est mentionné :
وَإِذَا ذُكِرَ اللَّهُ وَحْدَهُ اشْمَأَزَّتْ قُلُوبُ الَّذِينَ لَا يُؤْمِنُونَ
بِالْآخِرَةِ وَإِذَا ذُكِرَ الَّذِينَ مِن دُونِهِ إِذَا هُمْ يَسْتَبْشِرُونَ
(39:45) Quand Dieu seul (اللَّهُ وَحْدَهُ = Allahou wahdahou) est mentionné, le cœur de ceux qui ne croient pas en l’au delà se crispe de dégoût, mais quand d’autres (noms) sont mentionnés à coté de Lui, ils se réjouissent.
Le propre des associateurs est qu’ils ne peuvent supporter que Dieu seul (اللَّهُ وَحْدَهُ = Allahou wahdahou) soit mentionné (39:45).
Il y a une règle très profonde et très révélatrice de la pureté du message d’unicité de Dieu dans le coran qui fait que, chaque fois qu’il est question de « croire en Dieu » ou d’attester de l’existence ou de l’unicité de Dieu, ou n’importe quelle phrase comportant un verbe en général, aucun nom de prophète ou messager - et aucun nom tout cours - n’est jamais mentionné à coté de Dieu. Nous trouvons de nombreux versets qui indiquent qu’il faut :
- « croire en Dieu et son messager » (3:179, 4:136, 7:158, …),
- « croire en Dieu er ses anges » (2:285),
- « croire en Dieu et au jour dernier » (2:62, 2:126, 2:177, …)
- « Attester de l’unicité de Dieu » (3:18)
Nous ne trouvons par contre jamais qu’il faut croire ou attester de l’existence ou de l’unicité de Dieu suivi du nom d’un prophète ou messager en particulier, y compris celui du prophète Mohammed.
Nous pouvons même aller plus loin, car, même au delà du fait de « croire » en Dieu ou « d’attester » de Son Unicité, et hormis le cas explicite où Dieu dit de Mohammed qu’il est « messager de Dieu » (48:29), le seul cas que l’on puisse trouver dans le coran où un nom apparaît non loin du mot « Allah » est le verset 2:97 :
(2:97) Quiconque est un ennemi de Dieu, et de Ses anges, et de Ses messagers, et de Gabriel, et de Michel, alors Allah est un ennemi des mécréants.
Ci-dessus, les noms de Gabriel et Michel sont à dessein relégués après les mots « Ses anges et Ses messagers », et c’est le seul endroit dans l’intégralité du coran ou des noms sont mentionnés non loin d’Allah dans la même phrase, en l’occurrence dans une phrase non verbale.
Pour conclure cette section, on ne peut passer sous silence le terrible avertissement d’Allah en 37:35 qui s’addresse à ceux qui ne peuvent supporter quand Dieu Seul est mentionné:
(37:35) En vérité, quand il leur fut dit : « Il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, ils furent arrogant.
Faîtes le test : Demandez à n’importe quel sunnite d’attester qu’« il n’y a point de divinité si ce n’est Allah » tel que stipulé en 3:18 ou 37:35, et vous verrez qu’ils ne peuvent s’empêcher de mentionner le nom du prophète à coté de Dieu, car Dieu Seul ne leur suffit pas. Vous verrez de plus que leur réaction se couple généralement d’arrogance, comme indiqué dans le verset ci-dessus. Vous lirez dans leurs yeux quelque chose de similaire à « comment oses-tu même ne pas mentionner le nom du saint prophete à coté d’Allah !? ».
1.3.2 Dans le coran, ce sont les hypocrites qui attestent que Mohammed est le messager de Dieu
Les sunnites tentent de dissimuler leur idolâtrie en alléguant qu’attester que Mohammed est le messager de Dieu est impératif car cela équivaut à croire à tous les prophètes et messagers passés et à reconnaitre que Mohammed est le dernier prophète. En vérité, il n’y a pas un seul verset du coran qui nous demande d’attester que Mohammed est le messager de Dieu et je mets au défi quiconque de prouver le contraire. Allah nous ordonne d’attester qu’« il n’y a point de divinité si ce n’est Allah » (3:18, 37:35, 47:19,). POINT FINAL.
Malheureusement pour les sunnites et aux shiites il y a en fait un (et un seul) verset dans le coran où des contemporains du prophète « attestent que Mohammed est le messager de Dieu ». Tragiquement, il s’agit des hypocrites, lesquels éprouvent le besoin « d’attester que Mohammad est le messager de Dieu » :
إِذَا جَاءَكَ الْمُنَافِقُونَ قَالُوا نَشْهَدُ إِنَّكَ لَرَسُولُ اللَّهِ وَاللَّهُ
يَعْلَمُ إِنَّكَ لَرَسُولُهُ وَاللَّهُ يَشْهَدُ إِنَّ الْمُنَافِقِينَ لَكَاذِبُونَ
(63:1) Lorsque les hypocrites viennent à toi (Ô prophète), ils disent : « Nous attestons que tu es le messager de Dieu ! ». Dieu sait que tu es Son messager, et Dieu atteste que les hypocrites sont des menteurs !
La réponse de Dieu est très sèche : Il nous dit qu’Il « sait que Mohammed est le messager de Dieu », et Il « atteste que les hypocrites sont des menteurs ». Allah ne nous demande jamais d’attester que Mohammed est le messager de Dieu, mais de le croire (4:136). Grosse différence. Il nous demande de croire aux anges, aux livres de Dieu, à ses messagers et prophètes et au jugement dernier (2:177), et sans jamais faire aucune distinction entre les messagers :
1.3.3 Il est interdit d’établir des différences entre les messagers
La foi musulmane consiste à croire en Dieu, aux anges, aux livres révélés, aux messagers, et au jour de la résurrection (4:136). Dieu nous interdit de mettre en avant un prophète en particulier. Mentionner Mohammed dans l’appel à la prière revient à établir une préférence par rapport aux autres messagers et prophètes, chose formellement interdite dans le coran :
(2:136) Dites !: Nous avons cru en Dieu, et en ce qu’Il nous a révélé, et en ce qu’Il a révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les descendants, et en ce qui a été donné à Moïse et Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes de la part de leur Seigneur. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux, et nous Lui sommes soumis.
(2:285) Le messager a cru en ce que nous lui avons révélé de la part de Son Seigneur, de même que les croyants. Tous ont cru en Dieu, et Ses anges, et Ses livres, et Ses messagers. Nous ne faisons de distinction entre aucun de Ses messagers. Ils ont dit ; « Nous avons entendu, et nous obéissons. Accorde nous le pardon [Ô] notre Seigneur, et nous revenons à Toi.
Voir également 3:84 et 4:152.
Pour résumer :
Nous avons démontré que les appels à la prière sunnite et shiite ne proviennent pas du coran pleinement détaillé, mais de hadiths autres que Dieu et Ses versets (45:6). Leur adhân viole l’esprit et les lois du saint coran à plusieurs niveaux et est entaché d’idolâtrie. D’après le coran :
- Mentionner Mohammed dans l’appel à la prière ou sa chahadah n’est pas un passeport pour le paradis. Loin de là, le coran nous enseigne qu’aucun nom ne doit jamais mentionné à coté d’Allah chaque fois qu’il est question de croire en Lui ou d’attester de Son Unicité (39:45, 3:18, 37:35, 47:19). Le cœur des mécréants se crispe de dégoût quand Dieu Seul est mentionné, mais ils se réjouissent quand d’autres [noms] sont mentionnés à coté de Lui (39:45). Pour preuve, 37:35 proclame qu’ils deviennent arrogants quand il est leur est demandé de réciter la vraie chahadah coranique : « Il n’y a point de divinité si ce n’est Dieu » (لا اله الا الله = Lâ ilaha illâ Allah).
- Il n’y a pas un seul verset dans le coran où Dieu nous demande d’attester que Mohammed est Son messager. Au contraire, Allah condamne en 63:1 les hypocrites qui éprouvent le besoin « d’attester que Mohammed est le messager de Dieu ». Dieu nous ordonne de CROIRE qu’il est Son messager (3:179, 4:136, 7:158, …), jamais de l’attester.
- Mentionner Mohammed dans l’appel à la prière ou sa chahadah est mettre en avant Mohammed par rapport aux autres messagers et prophètes : Allah nous interdit d’établir des distinctions entre les messagers (2:136, 2:285, 3:84 et 4:152).
En d’autres termes, non seulement les appels à la prière sunnite et shiite ne sont pas issus du coran pleinement détaillé et ont été créé par des êtres humains qui ont profondément dévié du droit chemin (ils ont déserté le coran au profit des hadiths), ils contredisent en plus l’esprit et la lettre du coran et sont profondément blasphématoires.
2. Définition du participe actif en arabe
2.1 Définition
Comme indiqué dans l’introduction, la compréhension de ce point grammatical va nous permettre, s’il plaît à Dieu, d’identifier l’appel à la prière décrété par Allah dans le coran.
Définition du participe actif (et passif) en arabe :
Le verbe arabe a deux participes : Un participe actif (اسم الفاعِل = ismoul fâ’il) et un participe passif (اسم المفعول = ismoul maf’oul) ; la forme du participe est prévisible car il suffit d’appliquer le schéma verbal (ou schème) du verbe dont il est dérivé.
Remarque : Il y a une quinzaine de formes verbales en tout dans le coran, et surtout 10 formes verbales principales à trois lettres en arabe.
Les participes sont employés dans la syntaxe de plusieurs façons : Comme noms, adjectifs, et parfois verbes. Le participe actif peut être masculin, féminin, singulier, duel, pluriel, défini, indéfini, et s’accorde en cas sujet, cas direct et indirect. En général, le participe actif désigne celui qui fait l’action décrite par le verbe duquel il est dérivé, alors que le participe passif désigne celui qui subit l’action décrite par un verbe transitif. Par exemple, le participe actif du verbe « kataba » (كَتَبَ = écrire) dans le coran est « kâtib » (كاتِب = scribe, écrivain) ; en 2:282-283, il s’agit du « scribe » qui met par écrit une dette (il fait l’action décrite par le verbe « écrire »). Le participe passif du verbe « kataba » est « maktoub » (مَكتوب = écrit); en 7:157, Mohammed est le messager que l’on trouve « écrit » ou « consigné par écrit » dans la torah et l’évangile », à savoir qu’il est mentionné noir sur blanc dans ces livres révélés (le saint prophète a un rôle passif dans l’action car il est simplement « écrit »).
2.2 Participe actif : Exemples coraniques
Voici ci-dessous quelques exemples de verbes à différentes formes verbales et leurs participes actifs respectifs employés comme nom pour illustrer le fait qu’une personne désignée par un participe actif fait littéralement l’action décrite par le verbe, et prend la même forme verbale (de 1 à 10) que le verbe duquel il est dérivé:

Rappel : Nous insisterons à nouveau sur le fait que quand un verbe apparaît à une forme donnée (I, II, III, IV, V etc…), son participe actif est toujours à la même forme verbale (généralement de 1 à 10) et jamais à une autre, et il ne peut en aucun cas être d’une racine différente. Vous comprendrez pourquoi j’insiste sur ce point précis plus tard.
Exemple :
Arsala (أَرْسَلَ = Envoyer = forme IV) ê Moursaloûna (مُرْسَلُونَ = envoyés, participe présent = forme IV)
3. Les versets évidents qui mentionnent l’appel à la prière
Trois versets mentionnent la pratique de l’appel à la prière en Islam, y compris celui où l’appel à la prière est mentionné littéralement. Citons tout d’abord les deux qui sont les plus évidents:
وَإِذَا نَادَيْتُمْ إِلَى الصَّلَوةِ اتَّخَذُوهَا هُزُوًا وَلَعِبًا ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ قَوْمٌ لَّا يَعْقِلُونَ
(5:58) Quand vous faites l’appel à la prière (salât), ils en font un objet de dérision et de moquerie; ce parce qu’ils sont des gens dénués de tout entendement.
يَأَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا نُودِيَ لِلصَّلَاةِ مِن يَوْمِ الْجُمُعَةِ فَاسْعَوْا
إِلَىٰ ذِكْرِ اللَّهِ وَذَرُوا الْبَيْعَ ذَٰلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ
(62:9) Ô vous qui croyez, quand l’appel à la prière (salât) est effectué le jour du rassemblement (vendredi), alors hâtez-vous vers le rappel de Dieu, et abandonnez tout commerce. C’est [tellement] mieux pour vous, si [seulement] vous saviez.
Le verbe « نادي » (nâdâ, forme III) dans les deux versets ci-dessus signifie « appeler à très haute voix ». La racine « ندا » (nadâ) contient aussi le sens de « se réunir », ce qui indique que la prière rituelle, que ce soit pour la prière du vendredi ou toute autre prière de la semaine, est un rituel que l’on pratique de préférence en groupe et destiné à unir devant Dieu la communauté des croyants.
Les versets ci-dessus indiquent on ne peut plus clairement que l’appel à la prière est un rituel et commandement divin qui était déjà en pratique du temps du prophète. Le simple fait que le coran soit pleinement détaillé (7:52, 17:46, 10:37) implique par définition que l’appel à la prière y est forcément mentionné.
4. Définition coranique du verbe « Nâdâ » (forme III)
4.1 Signification du verbe « Nâdâ » dans tous les versets du coran
Afin d’écarter toute possibilité de doute quant au fait que le verbe « nâdâ » (نادي, forme III) signifie bien le fait d’appeler à voix très haute dans les versets 5:58 et 62:9, nous allons maintenant analyser toutes ses significations dans le coran :
(3:39) Les anges l’appelèrent (c'est-à-dire Zacharie) alors qu’il était debout en train de faire la salât dans le mihrâb…
(3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
(5:58) Et quand vous appelez à la prière…
(7:22) Leur Seigneur (Adam et Eve) les appela…
(7:43) Et ils seront appelés : « Voici le paradis qui vous est légué en héritage … ».
(7:44) Et les compagnons du paradis appelleront les compagnons du feu…
(7:46) … Et ils (les compagnons d’al a’raf) appelleront les compagnons du paradis : « Que la paix soit sur vous ! »…
(7:48) Et les compagnons d’al a’raf appelleront des hommes (les compagnons de l’enfer) qu’ils reconnaitront par leurs marques…
(7:50) Et les compagnons de l‘enfer appelleront les compagnons du paradis…
(11:42) …Et Noé appela son fils qui était à l’écart : « Ô mon fils, embarque avec nous et ne soit pas du nombre des mécréants ».
(11:45) Et Noé implora son Seigneur et dit : Seigneur, en vérité mon fils fait partie de ma famille…
(18:52) Et le jour où Il dira : « implorez ceux dont vous prétendez qu’ils sont Mes associés »…
(19:3) Quand il (Zacharie) implora secrètement son Seigneur.
(19:24) Il (Jésus) appela d’en dessous d’elle (Marie)…
(19:52) Et Nous l’appelâmes (Moïse) du flanc droit de la montagne…
(20:11) Et quand il y parvint, il fut appelé : (20:12) « En vérité, c’est Moi, ton Seigneur, alors enlève tes sandales… »
(21:76) Et Noé quand il implora avant cela, Nous lui répondîmes alors et le sauvâmes…
(21:83) Et Job implora Son Seigneur : « En vérité l’affliction m’a touchée et Tu es le plus Miséricordieux des miséricordieux. »
(21:87) …et il (Jonas) implora alors [du fin fond] des ténèbres (du poisson)…
(21:89) Et Zacharie, lorsqu’il implora Son Seigneur…
(26:10) Et lorsque ton Seigneur appela Moïse…
(27:8) Et lorsqu’il (Moïse) y parvint, il fut appelé…
(28:30) Et lorsqu’il l’atteignit, il fut appelé du flanc droit de la vallée…
(28:46) Et tu n’étais pas sur le flanc de la montagne quand Nous appelèrent (Moïse)…
(28:62) Et le jour où Nous les appelleront et diront : « Où sont Mes associés que vous me prêtiez ?
(28:65) Et le jour où Il les appellera et dira : « Qu’avez-vous répondu aux messagers ? ».
(28:74) Et le jour où Il Les appellera et dira : « Où sont Mes associés que vous me prêtiez ? ».
(37:75) Et Noé Nous implorâmes et [Nous sommes] les plus excellents en terme de réponse.
(37:104) Et Nous l’appelâmes ; « O Abraham ! ».
(38:3) …et ils implorèrent quand il n’y avait plus de temps pour s’échapper.
(38:41) Et rappelez-vous de Notre serviteur Job lorsqu’il implora son Seigneur…
(40:10) Certes, ceux qui mécroient, il leur sera crié : « La haine de Dieu est plus grande que votre haine de vous-mêmes lorsque vous furent appelés à la foi et que vous avez mécru.
(41:44) …voilà ceux qui seront appelés d’un endroit lointain.
(41:47) …et le jour où Il les appellera : « Où sont mes associés ? »…
(43:51) Et Pharaon héla [à haute voix] son peuple. Il dit : « Le royaume d’Egypte ne m’appartient-il pas ainsi que ces rivières qui coulent en dessous de moi ? Ne voyez-vous pas ? »
(43:77) Et ils imploreront : « Ô Malik, que ton Seigneur nous réduise à néant ! ». Il répliquera : « En vérité, vous allez rester. »
(49:4) En vérité, ceux qui te hèlent [Ô prophète] derrière [tes] quartiers privés, la plupart d’entre eux ne raisonnent pas.
(50:41) Et écoutez ! Le jour où le crieur (c'est-à-dire l’ange qui appellera le jour du jugement dernier) appellera d’un lieu proche.
(54:29) Mais Ils hélèrent leur compagnon : Il arma alors et coupa les jarrets [de la chamelle sacrée].
(57:14) Ils (les compagnons de l’enfer) les appelleront (c.à.d. ils appelleront les compagnons du paradis de l’autre coté du mur qui sépare le paradis de l’enfer, voir 57:13) : « n’étions-nous pas avec vous ? »…
(62:9) Ô vous qui croyez, quand la prière (salât) est hélée (littéralement « appelée ») le jour du rassemblement (vendredi), alors hâtez-vous vers le rappel de Dieu, et cessez tout commerce. C’est mieux pour vous, si (seulement) vous saviez.
(68:48) Alors sois patient quant à la décision de ton Seigneur et ne sois pas comme le compagnon du poisson (Jonas) lorsqu’il implora alors qu’il était en détresse.
(79:16) Quand son Seigneur l’appela (Moïse) dans la vallée sacrée de Touwa.
(79:23) Il appela (Moïse) alors et dit : « Je suis ton Seigneur le Très Haut ».
4.2 Définition coranique

J’ai séparé dans le tableau ci-dessus les versets ou Dieu « appelle » car nous ne savons pas s’il s’agit d’une voix audible pour le commun des mortels ou si Le Très Haut inspire des informations dans l’âme de Ses serviteurs ; Dieu est Savant. Le verbe « nâdâ » signifie donc majoritairement (54,5%) le fait d’appeler à voix haute, et souvent à très haute voix comme dans (1) le cas de l’appel à la prière (3:193, 5:58, 62:9), (2) quand l’ange criera le jour du jugement (50:41), (3) quand les compagnons du paradis appellent ceux de l’enfer par-dessus un mur de séparation (7:44, 7:50), quand les compagnons d’al a’raf (le purgatoire) appellent ceux du paradis et de l’enfer du dessus du mur de séparation (7:46, 7:48), quand les compagnons de l’enfer appellent ceux du paradis de derrière le mur (7:50, 57:14), (4) quand Noé appelle de l’arche son fils qui se tient à distance (11:42), (5) quand les anges appellent Moïse du flanc droit de la montagne (19:52, 28:30, 28:46), (6) quand les anges appellent les compagnons du paradis le jour du jugement (7:43), (7) quand ceux qui auront mécru seront appelés d’un endroit lointain le jour du jugement (41:44), quand les anges appellent Abraham qui s’apprête à sacrifier son fils (37:104), (8) quand Pharaon prend la parole devant son peuple et le hèle pour qu’ils l’entendent (43:51), et (9) quand les gens ignorants et irrespectueux hèlent le saint prophète derrière l’endroit où il tient ses quartiers privés (49:4). Voici donc neuf cas différents (et près d’une vingtaine de versets) où le verbe « nâdâ » signifie de façon indiscutable le fait d’« appeler à voix très haute » conformément au sens des versets.
En résumé, le verbe « nâdâ » (forme III) est mentionné 44 fois dans le coran, et a deux significations principales :
1. Appeler (32 fois): Le verbe « nâdâ » signifie en majorité « appeler à voix très haute », « appeler de loin », « crier », « héler ». En deux rares occasions, il signifie simplement « appeler » d’une voix normale, c’est-à-dire sans héler ni crier, à savoir quand Jésus « appelle » sa mère à sa naissance juste en dessous d’elle (19:24) et probablement quand les anges appellent Zacharie quand il est debout en train de faire sa prière dans le mihrab (3:39). 8 fois sur 32, c’est Dieu qui « appelle » et nous ne savons pas si c’est une voix audible ou spirituelle. Il « appelle » Adam et Eve au paradis en 7:22, et dans les sept autres cas Il « appelle » Moïse.
Remarque : Moïse est l’un des très rares messagers avec qui Allah a parlé ou communiqué directement sur terre (sans l’intermédiaire d’un ange, de Gabriel ou Michael, ou de signes) (2:253, 4:164, 7:143-144, 20:11-24, 20:83-84, 26:10-16, 27:8-11, 28:30-35, 79:16-19). Moïse ne L’a cependant jamais vu (7:143-144), contrairement à Mohammed qui a vu Allah (!!!) spirituellement pendant l’ascension céleste (53:15, 81:23 ; une ascension spirituelle dans les cieux, et non physique) et pendant laquelle Il lui a révélé des événements futurs (48:27). Il a donc, de même que Moïse, communiqué (spirituellement) directement avec le prophète en cette occasion.
2. Implorer (12 fois): Le verbe « nâdâ » signifie également « implorer » ou « prier en implorant », la prière étant toujours adressée à Dieu, sauf en 18:52 qui indique le moment où Dieu exposera les idolâtres et les associateurs le jour du jugement en les mettant au défi « d’implorer » ce qu’ils associaient sur terre pour qu’ils voient si cela peut les sauver de l’enfer.
Nous avons déjà cité dans la section précédente deux des trois versets ayant trait à l’appel à la prière (5:58, 62:9) et nous allons étudier plus loin en détail le troisième (3:193), ainsi que son contexte. Avant cela, il est impératif de comparer dans le coran le verbe « nâdâ », employé pour l’appel à la prière en 5:58 et 62:9, avec le verbe « azdhana » et ses dérivés. En effet, nous allons voir que les mots « adhân » (qui désigne l’appel à la prière sunnite et shiite) et « mouazdhin » sont incorrectement employés du point de vue de la langue arabe coranique par les sunnites et shiites dans le cadre de l’appel à la prière.
5. Comparaison du verbe « nâdâ » (نادي = appeler) avec le mot adhân (أَذَان), le verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II), et son participe actif « muazdhin » (مُؤَذِّنٌ = annonceur, forme II) dans le coran
Les mots « adhân » (أَذَان), le verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II), et son participe actif « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ = « muézine » en arabe sunnite et shiite) sont tous des mots coraniques. Le participe actif « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ = annonceur, forme II) est logiquement dérivé du verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II) qui signifie « annoncer », « proclamer ».
Le mot adhân (أَذَان) signifie « annonce », « proclamation » et est dérivé du verbe « adhina » (أَذِنَ, forme 1) qui signifie « prêter oreille », « entendre », « écouter », « accorder la permission », « permettre », « percevoir », « répondre ».
Comme tout le monde le sait, le mot « adhân » signifie « appel à la prière » en arabe courant, et la personne qui effectue le « adhân » est le « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ = muézine). Malheureusement, le fait que les sunnites et les shiites donnent quasi-systématiquement préférence aux hadiths autres que Dieu et Ses versets (45:6) au détriment du message et des lois divines du coran a pour conséquence directe que la langue corrompue des hadiths prend similairement le pas sur la pureté de la langue arabe coranique. C’est l’une des manifestations concrètes de la dérive de l’islam qui font que, le jour du jugement, le prophète Mohammed proclamera que les arabes et musulmans en général ont « abandonné le coran » (25:30).
Etudions donc l’emploi des mots « adhân », « mouazdhin » et du verbe « azdhana » dans le coran pour voir s’ils sont jamais liés au fait d’appeler à la prière ou si leur signification peut s’y prêter, ainsi que pour cerner leur sens exact:
5.1 Nâdâ (نادي = appeler), « azdhana » (أَذَّنَ, forme II), et « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ, forme II) dans le même verset
وَنَادَىٰ أَصْحَابُ الْجَنَّةِ أَصْحَابَ النَّارِ أَن قَدْ وَجَدْنَا مَا وَعَدَنَا رَبُّنَا حَقًّا فَهَلْ وَجَدتُّم
مَّا وَعَدَ رَبُّكُمْ حَقًّا قَالُوا نَعَمْ فَأَذَّنَ مُؤَذِّنٌ بَيْنَهُمْ أَن لَّعْنَةُ اللَّهِ عَلَى الظَّالِمِينَ
(7:44) Et les compagnons du paradis appelleront (نَادَىٰ = nâdâ = verbe appeler, forme III, même forme verbale que pour « appeler » à la prière en 5:58 et 62:9) les compagnons du feu [de l’enfer] : « Nous avons trouvé que ce que notre Seigneur nous a promis est vérité ; alors, avez-vous trouvé que ce que votre Seigneur vous a promis est vérité ? » Ils diront : « Oui ». Alors, un annonceur ( مُؤَذِّنٌ = mouazdhinoun, forme II) parmi eux proclamera (أَذَّنَ = addhana, forme II): « La malédiction de Dieu s’est abattue sur les gens malfaisants. »
Ce verset est une véritable aubaine car il met directement en situation dans le même verset le verbe « Nâdâ » (نادي = appeler, forme III) - qui est le verbe employé pour l’appel à la prière en 5:58 et 62:9 - et le verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II = annoncer, proclamer), ainsi que son participe actif « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ, forme II = annonceur) !
Précisons tout d’abord, que le verbe « nâdâ » en 7:44 signifie ici, et sans conteste possible, « appeler à très haute voix » ou « héler » car les compagnons du paradis « appellent » ceux de l’enfer par dessus la muraille érigée entre le paradis et l’enfer, tel que souligné dans les versets 57:13-14.
7:44 est donc idéal pour démontrer que lorsqu’il s’agit d’appeler de loin ou par-dessus un obstacle imposant, c'est-à-dire à très haute voix, c’est très logiquement le même verbe que celui employé pour l’appel à la prière en 5:58 et 62:9 (nâdâ, forme III) qui est utilisé. Par contre, le même verset nous indique que lorsqu’un « annonceur » (مُؤَذِّنٌ = « mouazdhin », même terme que « muézine ») parmi les compagnons de l’enfer est chargé d’« annoncer » ou « proclamer » (et non pas « d’appeler ») la terrible nouvelle du sort définitif des compagnons de l’enfer autour de lui, c’est un verbe approprié, et d’une racine totalement différente de celle utilisée pour l’appel à la prière, à savoir le verbe « azdhana » (أَذَّنَ = annoncer, proclamer, forme II) ainsi que son participe actif (مُؤَذِّنٌ = « mouazdhin », forme II = annonceur) qui sont utilisés !
7:44 constitue une preuve d’origine divine qu’employer le verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II = annoncer) et son participe actif « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ, forme II = annonceur) pour « appeler à très haute voix » (comme c’est par exemple le cas dans l’appel à la prière) est inadéquate et inapproprié d’un point de vue coranique. En effet, le verbe « azdhana » et son participe actif « mouazdhin » sont systématiquement employés dans le coran pour « annoncer » une nouvelle, c'est-à-dire quelque chose de nouveau et le ton de voix ne revêt aucune importance.
Ceci sera confirmé dans les paragraphes qui suivent par les autres emplois coraniques du verbe « azdhana » dans les versets 12:70 et 22:27.
Citons à nouveau les hadiths cités dans la section 1 pour être témoin de l’emploi inapproprié d’un point de vue coranique des mots « adhân » et « mouazdhin », et constater comment la langue corrompue des hadiths s’est imposée et aveugle jusqu'à ce jour le monde musulman qui lui donne préférence au point d’en oublier la langue coranique :
Muslim livre 4, chapitre 2, hadith 740 :
Abou Madhoura a dit que l’apôtre d’Allah (que la paix soit sur lui) lui a enseigné l’adhân de la façon suivante : « Allah est le plus grand, Allah est le plus grand, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah, j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah », …
Sahih al Bukhari, livre 11, hadith 38 :
J’ai entendu Muawiya bin abi sofyane (répétant l’adhân) alors qu’il était assis sur le minbar, et que le muézine prononçait l’adhân, dire « Allahou Akbar, Allahou akbar » ; Muawiya a dit « Allahou Akbar, Allahou akbar ». Et quand il (le muézine) a dit « j’atteste qu’il n’y a point de divinité si ce n’est Allah » Muawiya a dit « et moi (aussi) ». Quand il a dit « j’atteste que Mohammed est le messager d’Allah », Muawiya a dit « et moi (aussi) ». Quand il (l’adhân) fut terminé, il (Muawiya) a dit : « O vous les gens ! j’ai entendu le messager de Dieu (que la paix soit sur lui) sur ce même minbar, après que le muezzine ait prononcé l’adhân, dire ce que vous m’avez entendu dire ».
Sunan an-Nasaï (Imam Ahmad an-Nasaï ), livre 7, hadith 629. Statut : Sahih :
Il fut rapporté de la part d’Abou Madhoura que le prophète (que la paix soit sur lui) s’assit avec lui et lui enseigna l’adhân lettre pour lettre. Ibrahim (l’un des narrateurs) dit : « C’est comme notre adhân ». Je dis alors : « Récite le moi » : « Allahou Akbar, Allahou akbar, ach hadou an lâ elaha illa Allah » (deux fois) ach hadu anna Mouhammadan rasouloullah (deux fois), hayya ‘ala as-salah (deux fois) hayya ‘alal falah (deux fois), Allahou Akbar, Allahou akbar, lâ elaha illa Allah ».
Les sunnites et les shiites emploient le verbe « azdhana » (forme II), le participe actif « mouazdhin » (forme II), et le mot « adhân » pour référer à l’appel à la prière car ils vivent sous l’emprise de hadiths autres que Dieu et Ses révélations (45:6) ; mais il suffit d’étudier le coran de près pour constater qu’il s’agit d’une corruption grave par rapport à la façon dont Allah utilise la langue arabe coranique.
Les verbes « nâdâ » (appeler) et « azdhana » (annoncer) peuvent sembler relativement proches de par le sens pour une personne qui manque de rigueur ; il est néanmoins plus qu’évident que tous les hadiths qui mentionnent les mots « adhân » et « mouazdhin » (pour ne citer qu’un exemple) se trahissent d’eux-mêmes quant à leur authenticité, et témoignent de l’incapacité absolue des gens qui les ont « rapportés » de saisir la distinction subtile entre les deux verbes, mise en lumière notamment par le verset 7:44.
La langue coranique est d’une précision mathématique : Elle est divinement précise car révélée par Le Tout Puissant, Le Sage, contrairement aux ignorants qui ont trahi le coran en rapportant ou inventant de toute pièce des hadiths autres que Dieu et Ses versets (45:6) et attribués de façon fallacieuse au prophète deux siècles après sa mort. De plus, Bukhari et Muslim, les premiers rapporteurs de hadiths reconnus, sont nés en Ouzbékistan et en Iran respectivement et la langue arabe était leur seconde langue après le persan. Ils n’étaient pas au fait de la précision extrême et des distinctions de la langue coranique quand ils ont rapporté leurs mensonges. Leurs hadiths sont criblés d’erreurs de ce type. Malheureusement, le monde arabe a mordu à l’hameçon et la corruption des hadiths est devenue un cancer généralisé qui a affecté la compréhension du coran et infecté la loi et les rites musulmans, ainsi que la pureté de la langue arabe. Le sens de termes coraniques tels que « adhân » et « mouazdhin » ont été détournés de leur sens coranique.
Nous verrons plus loin quel termes coraniques on peut utiliser pour « l’appel à la prière » car le coran est divinement précis.
5.2 12:70 : Le verbe « azdhana » (forme II) et le participe actif « mouazdhin » (forme II) dans le même verset
فَلَمَّا جَهَّزَهُم بِجَهَازِهِمْ جَعَلَ السِّقَايَةَ فِي رَحْلِ أَخِيهِ ثُمَّ
أَذَّنَ مُؤَذِّنٌ أَيَّتُهَا الْعِيرُ إِنَّكُمْ لَسَارِقُونَ
(12:70) Alors, quand il leur eut fournit leurs fournitures, il mit la coupe dans le sac de son frère (c'est-à-dire Benjamin, le frère de Joseph); plus tard, un annonceur annonça : « Ô vous dans la caravane ! En vérité, vous êtes vraiment des voleurs ! ».
Ci-dessus, un « mouazdhin » (annonceur) prend la parole quand les hommes envoyés par Joseph rejoignent la caravane, et ce dernier est chargé d’« annoncer » que les gens de la caravane sont des voleurs. C’est normal que le verbe « nâdâ » ne soit pas utilisé ici car, comme nous l’avons vu plus tôt, ce dernier est généralement employé pour faire un appel loin à l’entour et à très haute voix dans le coran, comme c’est le cas par exemple pour l’appel à la prière, l’appel effectué le jour du jugement dernier (50:41), ou lorsque Pharaon hèle la foule présente devant lui (43:51). L’emphase est mise ici sur le fait « d’annoncer » une information et non pas sur le fait « d’appeler à très haute voix » car le ton est sans importance. D’autre part, le « mouazdhin » (annonceur) a déjà rejoint la caravane formée par les neuf frères de Joseph (Jacob a eu dix fils, desquels il faut ici soustraire Joseph) et ils sont juste en face de lui, donc pas besoin de crier.
5.3 Le mot « adhân » dans le coran
Le mot « adhân » apparait une seule fois dans le coran :
وَأَذَانٌ مِّنَ اللَّهِ وَرَسُولِهِ إِلَى النَّاسِ يَوْمَ الْحَجِّ الْأَكْبَرِ أَنَّ اللَّهَ بَرِيءٌ مِّنَ
الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولُهُ فَإِن تُبْتُمْ فَهُوَ خَيْرٌ لَّكُمْ وَإِن تَوَلَّيْتُمْ فَاعْلَمُوا
أَنَّكُمْ غَيْرُ مُعْجِزِي اللَّهِ وَبَشِّرِ الَّذِينَ كَفَرُوا بِعَذَابٍ أَلِيمٍ
(9:3) Et [ceci est] une proclamation de Dieu et de Son messager à l’intention du peuple en ce jour du plus grand pèlerinage, que Dieu est libre de tout engagement vis-à-vis des incrédules, de même que Son messager. Ainsi, si vous vous repentez, ce sera mieux pour vous ; mais si vous détournez, alors sachez que vous ne pouvez échapper à Dieu ; et avertissez ceux qui mécroient d’une rétribution douloureuse.
Le mot « adhân » (أَذَان) dans ce verset représente une « proclamation », une « annonce » ou un « édit » de Dieu et Son messager à l’intention de toute la population d’Arabie, que les gens soient présents ou pas au moment de la révélation du verset, et qui s’adresse aussi bien aux musulmans qu’aux incrédules : Il s’agit d’une annonce solennelle marquant une rupture de l’accord de non agression qui avait été passé avec les idolâtres (ce qui est sous-entendu dans le verset). Une période de grâce de quatre mois est cependant accordée à l’occasion des quatre mois sacrés du hajj (9:2, 9:5, 9:36, 2:197) laquelle démarre à compter de la révélation du premier verset et de la sourate (voir l’article « les quatre mois sacrés du hajj » pour plus de détail).
Il ne s’agit en aucun cas d’un « appel » effectué à voix haute comme dans l’appel à la prière, sinon c’est le verbe « nâdâ » (5:58, 62:9) ou son participe actif qui seraient employés, mais simplement de la proclamation de la rupture de la trêve qui avait été officialisée avant la révélation de la sourate 9. Ici encore, l’emphase est mise ici sur le fait ou « proclamer » ou « d’annoncer » une nouvelle information. Il ne s’agit absolument pas d’une annonce faite « à très haute voix » devant un groupe, mais d’une « proclamation » destinée à tout le peuple d’Arabie, que des témoins aient été présents ou non au moment de la révélation du verset.
Nous constatons donc que le mot « adhân » (أَذَان = proclamation), dont le sens est vraiment limpide grâce au contexte clair de la sourate 9, est totalement inapproprié pour désigner l’appel à la prière : Ce dernier est un appel à très haute voix destiné à être directement entendu par la population dans un secteur bien précis comme le montre l’emploi du verbe « nâdâ » (« appeler à haute voix », forme III) en 5:58 et 62:9, et non d’une « proclamation » ou « annonce », laquelle implique la divulgation ou révélation d’une nouvelle information tel que le démontre le verset 9:3.
5.4 Le verbe « azdhana » (forme II) à la forme impérative
وَأَذِّن فِي النَّاسِ بِالْحَجِّ يَأْتُوكَ رِجَالًا وَعَلَىٰ كُلِّ ضَامِرٍ يَأْتِينَ مِن كُلِّ فَجٍّ عَمِيقٍ
(22:27) Et proclame [Ô prophète] le pèlerinage à la race humaine ! Ils viendront à toi à pied et à dos de chameaux ; ils viendront de toutes routes éloignées.
Le verbe « azdhana » (forme II) est ici utilisé à la forme impérative et Dieu ordonne au prophète d’« annoncer » ou de « proclamer » à l‘intention de la race humaine le pèlerinage à la mosquée sacrée de la Mecque. L’annonce est valable dans le présent et le futur (…ils viendront de toutes routes éloignées) et elle est destinée à toute la race humaine : Pas besoin de crier à pleins poumons ou « d’appeler » à très haute voix comme dans l’appel à la prière pour effectuer cette annonce, car les gens derrière les montagnes, et partout ailleurs en Arabie n’entendraient pas. Une nouvelle fois, l’emploi du verbe « azdhana » (« annoncer », proclamer, forme II) se démarque clairement de celui du verbe « nâdâ » (« appeler »), utilisé dans le coran pour « appeler », « crier », « héler » ou « implorer ».
Les quatre versets précités (7:44, 9:3, 12:70, 22:27) sont les seuls versets du coran qui utilisent le verbe « azdhana » (forme II), son participe actif « mouazdhin » (forme II) ou le mot « adhân » (proclamation, annonce, édit). Le mot « adhân » en 9:3 ne désigne pas un appel à très haute voix comme c’est le cas pour l’appel à la prière ; au contraire, il s’agit simplement d’une « proclamation » ou un « édit » destiné à tout le peuple d’Arabie, que les gens soient présents ou non. Même employés conjointement dans le même verset (7:44), le verbe « nâdâ » signifie « appeler » (de loin et à très haute voix dans le contexte du verset) tandis que « azdhana » signifie « annoncer », et le « Mouazdhin » est la personne chargée d’effectuer l’annonce décrite. Jamais le verbe « azdhana » ou son participe actif « mouazdhin » ne réfèrent à l’appel à la prière ou à la personne chargée de l’effectuer à très haute voix comme c’est le cas pour l’appel à la prière en 5:58 et 62:9, et auquel cas le coran emploie systématiquement le verbe « nâdâ » (appeler).
Nous pouvons donc conclure sans conteste possible que le mot « adhân » (أَذَان, proclamation), le verbe « azdhana » (أَذَّن, proclamer, annoncer, forme II) et son participe actif « mouazdhin » (مُؤَذِّنٌ, annonceur, forme II) sont totalement inappropriés pour référer à l’appel à la prière dès lors que l’on tient compte de leur définitions coraniques. Leur emploi généralisé dans le monde musulman constitue une corruption de la langue coranique : Allah a révélé au travers du coran une langue arabe parfaite que Lui-même qualifie de « parfaitement claire » (مبين = moubîne, 16:103). Dans le coran, c’est toujours le verbe « nâdâ » (نادي = appeler) et son participe actif (مُنَادِيٌ = mounâdiyoun) qui sont employés en relation avec l’appel à la prière, et jamais aucune autre racine verbale.
6. Le participe actif du verbe « nâdâ » est employé deux fois dans le coran en 50:41 et 3:193
Nous avons cité les versets 5:58 et 62:9 dans la troisième partie qui sont les deux versets évidents qui réfèrent à la pratique de l’appel à la prière. Nous avons constaté, n’en déplaise aux sunnites et shiites qui donnent systématiquement préférence au langage corrompu des hadiths plutôt qu’à la langue parfaite du coran, que c’est le verbe « nâdâ » (نادي = « appeler », forme III) qui est systématiquement utilisé dans le coran dans le cadre de l’appel à la prière et non le verbe « azdhana » (أَذَّن, proclamer, annoncer) ou ses dérivés comme c’est le cas dans les hadiths. Nous avons étudié dans la deuxième partie le concept des participes actifs en arabe, qui implique que si l’on veut désigner d’un point de vue coranique la personne qui effectue une action en formant un participe actif, il est impératif de le former à partir du verbe qui décrit cette action, et jamais un autre.
Example: صَلَّىٰ = salla = faire la salât, forme II ð الْمُصَلُّونَ = al mousalloûna (participe actif de salla) = Ceux qui font la salât, forme II.
Pour désigner par un terme approprié la personne qui effectue l’appel à la prière, il suffit de former le participe actif du verbe « nâdâ », puisque c’est ce dernier qui est employé pour l’appel à la prière dans le coran. Deux versets emploient ce participe actif et qui sont les versets 50:41 et 3:193 :
6.1 Le participe actif du verbe « nâdâ » en 50:41
وَاسْتَمِعْ يَوْمَ يُنَادِ الْمُنَادِ مِن مَّكَانٍ قَرِيبٍ
(50:41) Et écoutez ! Le jour où L’appeleur (ou « le crieur ») appellera d’un lieu proche. (50:42) Le jour où ils entendront en toute vérité le son manifeste. Voici le jour où ils sortiront [de la mort]. (50:43) En vérité nous donnons la vie et causons la mort, et vers Nous s’effectue le retour final.
Ci-dessus, le « mounâdi » en question (الْمُنَادِ = appeleur, forme III = participe actif du verbe « nâdâ », forme III) est l’ange chargé de révéler par un bruit fracassant (le son d’une corne ou d’une trompette) le jour du jugement dernier (39:68). Au premier appel, tout ce qui est dans les cieux et sur la terre s’évanouira de terreur, et au deuxième, les morts seront ressuscités et se tiendront debout (39:68). Il s’agit de toute évidence d’un appel retentissant et terrifiant, ce pourquoi le mot « al mounâdi » (l’appeleur, forme III) et le verbe dont il est dérivé (« nâdâ », « appeler à très haute voix » ou ici « appeler très fort », forme III) sont employés.
Le deuxième verset où apparaît le participe actif de « nâdâ » est le verset 3:193, qui mentionne l’appel à la prière coranique :
6.2 Le participe actif du verbe « nâdâ » en 3:193

رَّبَّنَا إِنَّنَا سَمِعْنَا مُنَادِيًا يُنَادِي لِلْإِيمَنِ أَنْ آمِنُوا بِرَبِّكُمْ فَآمَنَّا
رَبَّنَا فَاغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَكَفِّرْ عَنَّا سَيِّاتِنَا وَتَوَفَّنَا مَعَ الْأَبْرَارِ
(3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
Avant de commenter le verset, il est crucial de comprendre que, d’après le coran, une personne ne fait officiellement partie de la foi musulmane que lorsqu’elle pratique systématiquement et à l’heure la prière rituelle et s’acquitte de la zakât (9:5, 9:11, 9:18, 5:12, 19:31, 20:14). Ces deux piliers fondamentaux reflètent l’essence de l’Islam, à savoir qu’il est rigoureusement impératif de « croire en Dieu et pratiquer le bien » (2:25, 2:82, 2:277, 3 :57, 4 :57, 4:122, …, 103:3), ce qui garantit l’accès au paradis (22:14, 22:23). En revanche, ne pas faire sa prière rituelle (ce qui symbolise le fait de ne pas croire en Dieu) ni s’acquitter de la zakât (ce qui symbolise le fait de ne pas nourrir les pauvres ni faire de bonnes actions) est un trait distinctif de ceux qui finissent en enfer (74:43-44).
L’expression « ceux qui croient et pratiquent le bien » (« الذين ءامنوا وعملوا الصلحت » = alladhîna âmanou wa ‘amiloû ssalihati) apparaît en tout cinquante (50) fois dans le coran ce qui témoigne de l’importance cruciale de ce message fondamental, et résume en quatre mots l’essence et le cœur de l’islam.
Le verset ci-après illustre parfaitement le fait que la foi et la pratique du bien reflètent respectivement la pratique de la salât et celle de la zakât :
(2:277) En vérité, ceux qui auront cru et pratiqué le bien, auront pratiqué la salât et se seront acquittés de la zakât, recevront leur récompense de la part de leur Seigneur ; aucune crainte ne pèsera sur eux, ni ne seront-ils affligés.
Il est clair ci-dessus que la salât symbolise la foi (الايمن = al îmâne), et la zakât la pratique du bien (الصلحت = assalihat).
(3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
Le verset 3:193 mentionne des gens qui ont embrassé l’Islam en obéissant à l’« appeleur » (مُنَادِيًا, forme III = mounâdiyan = participe actif de « nâdâ », forme III, appeler) qui « appelait à la foi » la population à l’entour. Nous venons de voir que la « salât symbolise la foi dans le coran, et « appeler à la foi » est ici synonyme d’« appeler [les gens] à la prière ». En d’autres termes, et dans le contexte du verset, un « appeleur » appelait les gens - croyants et non croyants - à effectuer la salât, et il appelait à très haute voix dans la ville « Ayez foi en votre Seigneur ! » (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ = Âminoû bi rabbikoum !). Appeler à la salât, c’est appeler la race humaine toute entière à la foi, et non pas seulement les croyants.
Les versets 5:58 et 62:9 mentionnent le fait « d’appeler à la prière », ce qui décrit exactement la nature du rituel, mais, dans une justesse prodigieuse très typique de la langue coranique, 3:193 va droit au cœur des choses et un degré plus loin en « appelant les gens à la foi », sans avoir même besoin de mentionner le mot « salât » car cette dernière symbolise « la foi » !
On peut « appeler à la salât » et une personne peut l’effectuer de façon mécanique et sans que son âme soit tournée vers Dieu, alors que lorsqu’on « appelle à la foi », seules les personnes qui effectuent la salât avec foi et du fond de leur cœur auront vraiment répondu à l’appel divin décrété en 3:193.
(3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ;…
Remarque : J’ai traduit l’appel à la prière (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ = Âminoû bi rabbikoum !) ci-dessus par « Ayez foi en votre Seigneur ! », bien qu’on puisse tout aussi bien le traduire par « Croyez en votre Seigneur ! », puisque le verbe « croire » (امن = âmana, forme IV) est le verbe utilisé dans l’expression. J’ai trouvé plus judicieux de traduire ainsi car le nom verbal « la foi » (الايمن = al îmâne, forme IV) est employé juste avant « Âminoû bi rabbikoum ! » dans le verset (nous avons entendu un appeleur appeler à la foi ) et est directement dérivé du verbe « croire » (امن = âmana, forme IV), qui ne signifie autre qu’« avoir la foi ».
Voilà donc où se trouve le véritable appel à la prière coranique décrété par Allah dans le coran, et que le monde musulman a tragiquement perdu depuis plus de mille ans car ce dernier a été oblitéré de la société musulmane par les adorateurs d’hadiths qui l’ont remplacé par un « adhân » (nous avons vu précédemment que ce terme signifie « proclamation » dans le coran et non pas « appel à la prière ») dérivé de « hadiths autres que Dieu et Ses versets » (45:6).
L’appel à la prière coranique est pur, et il est très simple. Contrairement à « l’adhân » sunnite et shiite, il évoque exclusivement le nom de Dieu (« Âminoû bi rabbikoum ! » = « Ayez foi en votre Seigneur! ») ; le nom du prophète Mohammed n’est pas mentionné à coté de Dieu, conformément à l’enseignement coranique (39:45, 3:18, 37:35, 47:19), et il respecte le fait qu’aucune distinction ne doit être établie entre messagers ou prophètes (2:136, 2:177, 3:84, 4:152).
7. Le verset 3:191 est lié à la prière rituelle et prélude l’appel à la prière en 3:193
Nous allons analyser certains mots clefs du verset 3:191 afin de voir comment ils sont utilisés ailleurs dans le coran ce qui nous permettra de cerner la signification exacte du verset. Nous seront ainsi en mesure de comprendre pourquoi les versets 3:191-193 sont en fait étroitement liés à la pratique de la prière rituelle et de l’appel à la prière, ce qui est loin d’être flagrant si on n’est pas au fait de la façon dont les mots clefs dont il est question sont utilisés en 4:103 et 32:16. Mettons le verset 3:193 dans son contexte :
7.1 Les versets 3:191-193
الَّذِينَ يَذْكُرُونَ اللَّهَ قِيَامًا وَقُعُودًا وَعَلَىٰ جُنُوبِهِمْ وَيَتَفَكَّرُونَ فِي خَلْقِ
السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ رَبَّنَا مَا خَلَقْتَ هَٰذَا بَاطِلًا سُبْحَانَكَ فَقِنَا عَذَابَ النَّارِ
(3:191) Ceux qui se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs ; et ils méditent au sujet de la création des cieux et de la terre : « Notre Seigneur, Tu n’as point créé [tout] ceci en vain ; gloire à Toi ! Alors épargne nous le châtiment du feu ».
رَبَّنَا إِنَّكَ مَن تُدْخِلِ النَّارَ فَقَدْ أَخْزَيْتَهُ وَمَا لِلظَّالِمِينَ مِنْ أَنصَارٍ
(3:192) « Notre Seigneur, en vérité, Tu disgracies irrémédiablement quiconque Tu admets dans le feu, et les gens malfaisants ne bénéficient d’aucun protecteurs ».
رَّبَّنَا إِنَّنَا سَمِعْنَا مُنَادِيًا يُنَادِي لِلْإِيمَانِ أَنْ آمِنُوا بِرَبِّكُمْ فَآمَنَّا
رَبَّنَا فَاغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَكَفِّرْ عَنَّا سَيِّئَاتِنَا وَتَوَفَّنَا مَعَ الْأَبْرَارِ
(3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
7.2 Les versets 4:103 et 32:16 éclairent la signification de l’expression « se rappeler de Dieu debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » en 3:191 et établissent le lien avec l’appel à la prière et de la salât
Dans le verset 3:191, l’expression « Ceux qui se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » est une allégorie symbolisant trois moments ou périodes clefs de la journée quand le croyant doit « se rappeler » qu’il est l’heure de prier :
- Debout = pendant la journée,
- assis = à l’approche du coucher du soleil,
- couché sur les flancs = à l’approche de l’aurore.
Ces trois moments coïncident avec le fait d’entendre l’appel à la prière dans une société musulmane, et ce pour les raisons suivantes :
7.2.1 Le verset 4:103
1. Nous avons la preuve que ces trois positions différentes sont liées au fait de « se rappeler » qu’il faut effectuer la prière car nous trouvons le même verbe « se rappeler » (ذكر = dhakara, forme I), les mêmes positions « debout, assis et [allongés] sur vos flancs », et le tout dans le même ordre (même verbe, mêmes positions, même ordre !), dans le verset 4:103, lequel propose des alternatives pour pratiquer la prière rituelle dans un contexte de danger immédiat:
(4:101) Et si vous voyagez dans le pays, aucun blâme ne pèse sur vous si vous raccourcissez la prière rituelle si vous craignez que ceux qui mécroient puissent vous faire du mal; En vérité, les mécréants représentent pour vous un ennemi déclaré. (4:102) Et quand tu es en leur compagnie et diriges la prière pour eux, qu’un groupe parmi eux se tienne à tes cotés, et qu’ils prennent leurs armes; qu’ils se retirent ensuite derrière vous, lorsqu’ils se sont prosternés (ceci suggère un seul rak’ah en situation de danger au lieu des deux décrétés en 15:87), et fais venir un autre groupe qui n’a pas prié, pour qu’ils prient avec toi, et qu’ils se tiennent sur leurs gardes avec leurs armes. Ceux qui mécroient souhaitent que vous négligiez vos armes et vos bagages pour fondre sur vous en une seule attaque. Aucun blâme [ne pèse] sur vous si vous éprouvez de la gêne en raison de la pluie ou que vous soyez malades et que vous posiez vos armes, mais prenez vos précautions. En vérité Dieu a préparé pour les incrédules un châtiment humiliant.
فَإِذَا قَضَيْتُمُ الصَّلَاةَ فَاذْكُرُوا اللَّهَ قِيَامًا وَقُعُودًا وَعَلَىٰ جُنُوبِكُمْ فَإِذَا
اطْمَأْنَنتُمْ فَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ إِنَّ الصَّلَاةَ كَانَتْ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ كِتَابًا مَّوْقُوتًا
(4:103) Ensuite, lorsque vous avez terminé la prière rituelle, alors rappelez-vous de Dieu debout, assis, ou [allongés] sur vos flancs, puis, lorsque vous êtes en sécurité, alors faites la prière rituelle (normalement, c'est-à-dire deux rakaʿât, tel que prescrit en 15:87 et non pas un seul en situation de danger comme sous-entendu en 4:101-102), certes la prière rituelle est prescrite aux croyants à des horaires spécifiques.
L’expression « rappelez-vous de Dieu (forme impérative) debout, assis, ou [allongés] sur vos flancs » en 4:103 est la même qu’en 3:191 dans le sens où elle reprend le même verbe « se rappeler » (ذكر = « dhakara », forme I) et les trois mêmes positions dans le même ordre (debout, assis, ou [allongés] sur les flancs). Il est indéniable que le thème du verset 4:103 est la pratique de la prière rituelle en période de danger, auquel cas on est autorisé à la faire en position debout, assise ou allongée (voir également le verset 2:239 qui permet de prier en conduisant ou en marchant si on est dans une situation où l’on éprouve de la crainte), ou à la raccourcir (en ne priant qu’un seul rak’a au lieu de deux, voir 4:101-102 et « salât coranique ») ou encore à la faire normalement lorsque la sécurité est rétablie, c’est-à-dire en observant le rituel coranique de deux rakaʿât décrété en 15:87. 4:103 indique également qu’il faut systématiquement faire la prière à des horaires spécifiques (sinon la prière n’est pas valable).
2. En 3:191 dans l’expression « Ceux qui se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » et en 4:103 dans la phrase « alors rappelez-vous d’Allah debout, assis, ou [allongés] sur vos flancs », les trois positions sont toutes sauf choisies au hasard et impliquent à la fois une dimension pratique et symbolique :
- Elles montrent d’une part qu’on peut prier en n’importe quelle position en situation de danger car le verset décrit les trois positions les plus communes dans lesquelles un être humain peut se trouver (debout, assis, allongé). Il n’y a jamais d’excuses pour ne pas faire sa prière à l’heure en Islam, puisque le coran nous montre que les croyants doivent prier même sur un champ de bataille (4:102), et font la prière dans leur tête en conduisant ou en marchant s’ils éprouvent de la crainte (2:239).
- Ces trois positions différentes (debout, assis, ou allongé) signifient d’autre part que le verset comporte une dimension allégorique, car elles symbolisent très précisément les quatre moments de la journée où le croyant doit obligatoirement se rappeler de Dieu et effectuer sa prière, ce qui reflète la pratique des trois prières journalières obligatoires prescrites dans le coran (voir « salât coranique » pour plus de détails). Ces trois positions (debout, assis, allongé) symbolisent ici respectivement la mi-journée et la mi-après-midi, l’approche du coucher du soleil et l’avènement de l’aube :
1. - Pendant la journée les croyants sont symboliquement « debout » (de même que le soleil est « levé ») car généralement ils travaillent ou sont occupés, et ils doivent se « rappeler de Dieu » quand ils entendent l’appel à la prière à la mi-journée (al salât al woustâ) et à la mi-après-midi.
2. - A l’approche du coucher du soleil, un être humain a typiquement terminé sa journée de travail et est « assis » chez lui et doit se « rappeler de Dieu » quand il entend l’appel à la prière au coucher du soleil (prière de la tombée de la nuit). De même, le soleil est symboliquement « assis » à l’horizon quand vient l’heure du coucher du soleil.
3. - Pendant la nuit, les croyants sont couchés « sur les flancs » (جُنُوبِكُم = jounoûbikoum = « sur vos flancs » en 4:103) car ils sont endormis, et ils doivent se « rappeler de Dieu » et se réveiller quand ils entendent l’appel à la prière à l’aurore. De même, le soleil est « couché » derrière l’horizon quand vient l’aurore. Le mot « jounoûb » (جُنُوب = flancs) est pluriel (trois entités ou plus par définition en arabe), en plus d’être associé au pronom possessif « vos » (جُنُوبِكُم = vos flancs) en 4:103 et au pronom « leurs » (جُنُوبِهِمْ = leurs flancs) en 3:193. Cela fait référence au fait que, par Sa grâce, Dieu nous a créé de telle sorte que nous alternons généralement instinctivement le coté où l’on dort pendant notre sommeil, étant tantôt endormi sur le flanc droit, tantôt sur le flanc gauche, sur le dos, ou sur le ventre (quatre « cotés » ou « flancs » possibles pour dormir), car nous serions autrement dans une position inconfortable et risquerions d’avoir des problèmes physiques sur le long terme en dormant toujours dans la même position. Les mots « jounoûbikoum » (جُنُوبِكُمْ = vos flancs, 4:103) et « jounoûbihim » (جُنُوبِهِمْ = leurs flancs, 3:193) dénotent du fait que les gens sont généralement endormis quand vient l’heure de se « rappeler de Dieu » à l’approche de la prière de fajr (aube), et non pas simplement allongés et éveillés. Le coran est d’une précision divine et, par comparaison, nous voyons dans le verset 10:12 que l’être humain invoque (دَعَا = invoquer, forme I) Dieu « allongé sur son flanc » (لِجَنْبِهِ = lijanbihi = sur son flanc = mot singulier et non pluriel comme en 3:191 et 4:103), assis ou debout » (nous trouvons trois mêmes positions que dans les versets 3:191 et 4:103 mais dans un ordre différent, et avec un verbe différent) : L’être humain est en effet éveillé (et non endormi) quand il invoque Dieu et l’invoque allongé sur un coté particulier et non plusieurs comme le dénote l’emploi du singulier « janb » (جَنْب = coté, flanc).
Dans le verset 18:18, Dieu indique que les sept dormants qui sont restés endormis pendant 300 années solaires (équivalentes à 309 années lunaires selon 18:25) étaient tantôt allongés sur le flanc droit, tantôt sur le flanc gauche (وَنُقَلِّبُهُمْ ذَاتَ الْيَمِينِ وَذَاتَ الشِّمَالِ = et Nous les tournions sur la gauche et sur la droite) grâce à des forces angéliques, et ce pour alléger et équilibrer la pression exercée sur leurs corps, ainsi que pour maintenir une activité physique minimum, car autrement ils seraient morts, ou, dans le meilleur des cas, leurs corps auraient été très sévèrement atrophiés après 300 ans de sommeil et ils auraient été strictement incapables de se relever ou même de bouger en se réveillant.
7.2.2 Le verset 32:16
إِنَّمَا يُؤْمِنُ بِآيَاتِنَا الَّذِينَ إِذَا ذُكِّرُوا بِهَا خَرُّوا سُجَّدًا
وَسَبَّحُوا بِحَمْدِ رَبِّهِمْ وَهُمْ لَا يَسْتَكْبِرُونَ
(32:15) Seuls croient en Nos versets ceux qui, quand ils leurs sont rappelés, s’affalent en se prosternant ; et ils glorifient par des louanges leur Seigneur, et ils ne sont point arrogants.
تَتَجَافَىٰ جُنُوبُهُمْ عَنِ الْمَضَاجِعِ يَدْعُونَ رَبَّهُمْ
خَوْفًا وَطَمَعًا وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنفِقُونَ
(32:16) Leurs flancs se séparent [sans hésitation] de leurs lits (c.à.d. quand vient l‘heure de la prière). Ils invoquent leur Seigneur en éprouvant de la crainte et de l’espoir, et de ce que Nous leur procurons, ils donnent en charité.
Dans le verset 32:16 nous voyons que les croyants « abandonnent leurs flancs de leurs lits » (جُنُوبُهُمْ = jounoûbouhoum = leurs flancs, même mot pluriel qu’en 3:191 et 4:103), car, dans le contexte du verset, ils se réveillent et se lèvent pour s’apprêter à faire la prière. Le fait « d’invoquer leur Seigneur en éprouvant de la crainte et de l’espoir, et de ce que Nous leur procurons, ils donnent en charité » reflète notamment le fait de « faire la prière rituelle et de s’acquitter de la zakât », à ceci près qu’« invoquer » Dieu inclut ici à la fois la pratique de la salât et le simple fait d’invoquer (دَعَا = da’â = invoquer, forme I) Dieu en général (en faisant une dou’â = « invocation »), et que « donner en charité » inclut ici à la fois la zakât (charité obligatoire) et la sadaqat (charité en général, que ce soit la zakât ou les charités additionnelles). Ceci reflète purement et simplement l’essence de l’islam et du coran qui est de « croire et de pratiquer le bien », message absolument omniprésent dans le coran sous différentes formes.
Juste avant 32:16, nous voyons que les versets de Dieu « sont rappelés » (à la forme passive) aux croyants (verbe Dhoukkira = ذُكِّرَ, forme II = « rappeler », proche du verbe « se rappeler » = dhakara, forme I, employé à la forme active en 3:191 et 4:103). En d’autre termes, le livre de Dieu et de Ses commandements « sont rappelés » à la mémoire des croyants, et lorsque c’est le cas, ils « s’affalent en se prosternant » (32:15), notamment lors de la salât pendant laquelle le coran est récité. Le verbe « rappeler » à la voie passive suggère ici la pratique de l’appel à la prière (quelqu’un leur rappelle des versets de Dieu, c'est-à-dire de la prière pendant laquelle le coran et ses commandements sont récités), dont le but n’est autre que de « rappeler » à la race humaine que l’heure est venue d’adorer Dieu.
Toutes ces précisions sont absolument nécessaires pour démontrer que le coran fonctionne de telle manière que les versets s’éclairent mutuellement, notamment par l’utilisation d’expressions proches ou identiques, tel que la phrase « Ceux qui se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » en 3:191, laquelle s’adresse en réalité aux croyants qui sont tenus de « se rappeler de Dieu » (au même titre que c’est le cas en 4:103 et 32:16) lorsque vient l’heure des quatre prières obligatoires de la journée musulmane. Voilà donc pourquoi l’appel à la prière est mentionné mot pour mot en 3:193 en tant que suite logique, car le contexte de 3:191 est en réalité étroitement lié à la pratique des quatre prières rituelles obligatoires symbolisées par les trois positions que nous avons étudiées (debout, assis et allongé sur les flancs).
7.3 « Se rappeler de Dieu » et faire la prière dans le coran
Les trois versets 3:191, 4:103 et 32:16 qui mentionnent le fait d’être allongé sur ou « d’abandonner » ses flancs » (au pluriel) sont tous précédés par le verbe « se rappeler de Dieu » (ذكر = dhakara, forme 1, voix active) ou d’« être rappelé de Ses versets» (ذُكِّرَ = Dhoukkira = forme II, à la voix passive). Ils indiquent comme nous l’avons prouvé, que les croyants sont endormis pendant la nuit peu avant l’aube et qu’ils doivent se lever pour accomplir la prière. Dans une société musulmane, cela sous-entend en premier lieu et par définition le fait d’entendre l’appel à la prière puisque cette pratique est institutionnalisée par le coran (3:193, 5:58, 62:9). Le fait de « se rappeler de Dieu » sous-entend donc le plus souvent à la fois le fait d’entendre l’appel à la prière et de pratiquer la prière rituelle juste après dans le coran. A ce titre, on comprend mieux, par exemple, le sens profond du verset 87:15 ou le verbe « dhakara » (ذكر, se rappeler, forme 1) est directement suivi du verbe « salla » (صلى, faire la prière rituelle) :
وذكر اسم ربه فصلى
(87:15) Et qui se rappelle du nom de son Seigneur, et fait la prière rituelle.
En d’autres termes, et dans un premier temps, les croyants se rappellent de leur Seigneur quand vient l’heure de la prière, pratique grandement facilitée par l’institution de l’appel à la prière dans les sociétés musulmanes, et ils font la salât dans la foulée dans un deuxième temps. Nous remarquons également l’emploi spécifique de l’expression « se rappeler de son Seigneur » en 87:15, qui reprend à mon sens à dessein le mot « Seigneur », spécifiquement utilisé dans l’appel à la prière coranique : « Ayez foi en votre Seigneur ! » (3:193).
Dans les versets suivants, le verbe « dhakara » (ذكر, se rappeler, forme 1) est également souvent associé au fait de « se rappeler de Dieu » quand vient la prière :
(2:114) Et qui est plus injuste que celui qui empêche que les mosquées de Dieu ne mentionnent/rappellent (ذكر, se rappeler, forme 1) Son nom en leur sein (appel à la prière et pratique de la salât), et lutte pour leur destruction…
(2:239) et si vous éprouvez de la crainte, alors [priez] à pied ou en conduisant votre monture. Et quand vous êtes en sécurité, alors rappelez-vous de Dieu (c.à.d. quand vient l’heure de la prière rituelle et en la pratiquant) comme Il vous a enseigné ce que vous ignoriez.
(3:41) Il (Zacharie) dit : « Mon Seigneur ! Manifeste un signe à mon égard. Il répondit : « Ton signe est que tu ne pourras pas parler aux gens pendant trois jours, si ce n’est sous forme de gestes. Et rappelle-toi de ton seigneur fréquemment (notamment quand vient l’heure de la prière rituelle obligatoire) et glorifie [Le] soir et matin (notamment en faisant la salât).
(4:142) Certes, les hypocrites [cherchent à] décevoir Dieu, mais Il [est Celui qui] les déçoit. Et quand ils se lèvent pour la prière, ils se lèvent paresseusement, et se vantent devant les gens ; et ils ne se rappellent de Dieu (lors de la pratique de l’appel à la prière, ou quand vient l’heure de la prière rituelle en général) que rarement.
(24:36) Dans les maisons que Dieu a élevé et dans lesquelles Son nom est mentionné (rappelé) (= appel à la prière + salât). Glorifiez-Le (notamment lors de la prière rituelle) en leur sein le matin et en soirée.
(33:21) Et assurément, le messager de Dieu représente à votre égard un bien bel exemple, pour quiconque espère en Dieu et au jour ultime, et se rappelle de Dieu fréquemment (= appel à la prière + salât).
(33:41) Ô vous qui croyez, Rappelez-vous de Dieu en vous rappelant fréquemment (= appel à la prière + salât).
(62:10) Et quand la prière est terminée, alors dispersez-vous dans le pays et recherchez les bienfaits de Dieu, Et rappelez-vous souvent de Dieu (= appel à la prière + salât), afin que vous connaissiez le succès. (Contexte : appel à la prière mentionné en 62:9 suivi de la prière du vendredi).
7.4 Réconcilier les versets 3:191-193 et signification profonde des versets
Relisons les versets à la lumière du contexte coranique que nous venons d’éclairer:
(3:191) Ceux qui se rappellent d’Allah debout (symboliquement « al salât al woustâ » = la prière de la mi-journée), assis (symboliquement à l’approche de « la prière de la tombée de la nuit ») et [allongés] sur leurs flancs (symboliquement à l’approche de l’aurore, à savoir qu’ils sont endormis sur leurs flancs, et doivent se réveiller/se rappeler de Dieu pour faire la prière de l’aube, tel qu’éclairé en 4:103 et 32:16); et ils méditent au sujet de la création des cieux et de la terre : « Notre Seigneur, Tu n’as point créé [tout] ceci en vain ; gloire à Toi ! Alors sauve nous du châtiment du feu. » (3:192) « Notre Seigneur, quiconque Tu admets dans le feu a en vérité encouru Ta disgrâce, et les gens malfaisants n’ont aucun protecteur ». (3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
En 3:191, il est question de ceux qui « se rappellent de Dieu », ce qui implique dans une société musulmane la pratique de l’appel à la prière, suivi de la pratique de la salât, ainsi que de se rappeler de Dieu volontairement pendant la journée. L’appel à la prière est le rituel divin qui permet de « se rappeler de Dieu » sans coup férir chaque fois que vient l’heure d’une des quatre prières obligatoires de la journée musulmane (la prière de la nuit est surérogatoire dans le coran, voir article « salât coranique »). Les trois positions les plus communes de l’être humain symbolisent ici ces quatre prières :
- Avènement de la prière de mi-journée et de la moitié de l’après-midi = les croyants sont généralement debout (le soleil est également « debout » dans le ciel à l’heure de l’appel à la prière).
- Avènement de la prière de la nuit tombante = Les croyants sont généralement assis, (le soleil est également « assis » sur la ligne de l’horizon quand vient l’heure de l’appel à la prière).
- Avènement de la prière de l’aube = les croyants dorment [allongés] sur les flancs. (le soleil est également « couché » derrière la ligne de l’horizon).
Le même verbe « dhakara » (ذكر = « se rappeler », forme 1) et les mêmes positions debout, assis et sur les flancs (dans le mêmes ordre) se trouvent dans le verset 4:103 qui traite de la pratique de la prière rituelle en situation de danger ainsi qu’en situation normale. C’est tout sauf un hasard qu’il s’agisse du seul verset du coran qui indique que « certes la prière rituelle est prescrite aux croyants à des horaires spécifiques », car les trois positions « debout, assis et allongé sur les flancs » indiquent non seulement le fait de pouvoir prier mentalement en différentes positions en situation de danger, mais symbolisent également parallèlement (et logiquement) les quatre moments où vient l’heure de « se rappeler » des quatre prières obligatoires de la journée musulmane à la mi-journée, à la tombée de la nuit et à l’aube.
Ayant éclairé ces faits, 3:191-192 préparent donc idéalement la description et mention de l’appel à la prière en 3:193. Dans le même temps, les mêmes personnes désignées par Dieu comme étant « Ceux qui se rappellent de Dieu » en 3:191 s’expriment dans un discours direct (en bleu et noir ci-dessous) à la fois en 3:191, 3:192 ET en 3:193 :
- (3:191) Ceux qui se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs ; et ils méditent au sujet de la création des cieux et de la terre : « Notre Seigneur, Tu n’as point créé [tout] ceci en vain ; gloire à Toi ! Alors sauve nous du châtiment du feu. »
- (3:192) « Notre Seigneur, quiconque Tu admets dans le feu a en vérité encouru Ta disgrâce, et les gens malfaisants n’ont aucun protecteur ».
- (3:193) « Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi »: « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; « Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques ».
Il est plus qu’évident qu’il s’agit des mêmes croyants qui implorent et prient Dieu (!) de façon ininterrompue dans les trois versets. L’emploi répété de « notre Seigneur » (quatre fois en trois versets) témoigne du fait que les trois versets sont interconnectés et forment une suite logique.
Après avoir invité les croyants à « se rappeler de Dieu » en toutes situations et à quatre moments symboliques de la journée (debout, assis et sur les flancs) qui symbolisent notamment l’heure des quatre prières obligatoires (4:103, 32:16) et de méditer sur la création de Dieu pour s’enraciner dans la foi et éviter à tout prix l’enfer (3:191-192), 3:193 décrit concrètement comment Dieu facilite le fait que la race humaine soit conviée à la foi ainsi qu’à « se rappeler de Dieu » (pour reprendre le verbe en 3:191) grâce à « l’appel à la foi » que Dieu a inspiré et institutionnalisé dans la société musulmane, c'est-à-dire grâce à l’appel à la prière récité dans la ville par « l’appeleur ». Cet « appel à la foi » est ce qui a initialement convaincu les gens qui s’expriment dans les trois versets (3:191-192-193) d’embrasser l’islam, à savoir qu’ils ont répondu présent à cet appel en faisant la salât avec les croyants. Dans le coran, on ne devient pas musulman en récitant une chahadah (je mets au défi quiconque de me montrer un seul verset du coran allant en ce sens), mais en faisant la prière rituelle pour la première fois, et en la faisant ensuite systématiquement à l’heure pour le restant de sa vie, et en s’acquittant de la zakât, Ces deux rituels sont les pierres d’achoppement de la société musulmane et symbolisent la foi et la pratique du bien comme on l’a vu précédemment. Faire la salât sans pratiquer le bien est de l’hypocrisie, et pratiquer le bien sans avoir la foi ne génère des bénédictions que dans ce monde.
Comme indiqué précédemment, le verbe « nâdâ » (نادي = appeler, forme III), utilisé en 5:58 et 62:9 pour l’appel à la prière, est le même verbe employé en 3:193 juste après le mot « appeleur » (مُنَادِيًا = mounâdiyan, », forme III, participe actif de « nâdâ) dans la phrase : « Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! ».
Pour conclure cette section, comment donc « se rappelle-t-on d’Allah debout, assis et [allongés] sur les flancs » (3:191) ? Le moyen le plus évident dans une société musulmane est lorsque « l’appeleur » appelle à la prière en récitant à très haute voix dans la ville: « Ayez foi en votre Seigneur ! » (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ) = âminoû bi rabbikoum !).
8. Appel à la prière ou appel à la foi ?
Quelle est la meilleure façon de référer à l’appel à la prière d’un point de vue coranique ? Relisons les trois versets qui ont trait à l’appel à la prière :
رَّبَّنَا إِنَّنَا سَمِعْنَا مُنَادِيًا يُنَادِي لِلْإِيمَانِ أَنْ آمِنُوا بِرَبِّكُمْ فَآمَنَّا
رَبَّنَا فَاغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَكَفِّرْ عَنَّا سَيِّئَاتِنَا وَتَوَفَّنَا مَعَ الْأَبْرَارِ
(3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
وَإِذَا نَادَيْتُمْ إِلَى الصَّلَوةِ اتَّخَذُوهَا هُزُوًا وَلَعِبًا ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ قَوْمٌ لَّا يَعْقِلُونَ
(5:58) Quand vous faites l’appel à la prière (salât), ils en font un objet de dérision et de moquerie; ce parce qu’ils sont des gens dénués de tout entendement.
يايها الذين ءامنوا اذا نودى للصلوة من يوم الجمعة فاسعوا
الى ذكر الله وذروا البيع ذلكم خير لكم ان كنتم تعلمون
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا نُودِيَ لِلصَّلَاةِ مِن يَوْمِ الْجُمُعَةِ فَاسْعَوْا
إِلَىٰ ذِكْرِ اللَّهِ وَذَرُوا الْبَيْعَ ذَٰلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ
(62:9) Ô vous qui croyez, quand l’appel à la prière (salât) est effectué le jour du rassemblement (vendredi), alors hâtez-vous vers le rappel de Dieu, et abandonnez tout commerce. C’est mieux pour vous, si (seulement) vous saviez.
Nous avons trois cas :
- 3:193:
Le verset qui mentionne l’appel à la prière (« Ayez foi en votre Seigneur ! ») parle « d’appeler à la foi » :
رَّبَّنَا إِنَّنَا سَمِعْنَا مُنَادِيًا يُنَادِي لِلْإِيمَانِ
(3:193) « Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi »…
- Nous avons déjà étudié qu’« appeler à la foi » et « appeler à la prière » revient au même car la prière est le symbole de la foi en Dieu dans le coran, à ceci près « qu’appeler à la foi » est encore plus fort car cela touche directement au cœur de ce qu’est le rituel de la salât. En 3:191, le verbe « nâdâ » (نادي, appeler, forme III) est employé à la voix active.
- 5:58 :
وَإِذَا نَادَيْتُمْ إِلَى الصَّلَوةِ
(5:58) Quand vous faites l’appel à la prière…
En 5:58, le verbe « nâdâ » (نادي, appeler, forme III) est également employé à la voix active, et la deuxième personne du pluriel (lit., « Quand vous appelez vers la prière ») est utilisée pour parler de la pratique de l’appel à la prière de façon générale. Ici, il s’agit « d’appeler vers la prière » pour être très littéral ( إِلَى= vers, en direction de), car l’appel à la prière est normalement directement suivi de la pratique de la salât.
- 62:9 :
يايها الذين ءامنوا اذا نودى للصلوة من يوم الجمعة
(62:9) Ô vous qui croyez, quand l’appel à la prière (salât) est effectué le jour du rassemblement Ici, le verbe « nâdâ » (نادي, appeler, forme III) est employé à la voix passive (lit. « quand la prière est appelée le jour du rasemblement… »), et le verset nous met donc dans la position où nous subissons l’action car nous entendons cet appel à la prière effectuée par « l’appeleur ».
En d’autres termes, si l’on se conforme au verset 3:193, le nom donné à l’appel à la prière est « nidâ lilîmâne » (لِلْإِيمَانِ نِدَي, l’appel à la foi), mais les versets 5:58 et 62:9 nous permettent également de l’appeler « nidâ lissalât » (لِلصَّلَاةِ نِدَي, l’appel à la prière). Je pense que les deux sont corrects, le premier étant plus fort car il reprend littéralement l’expression employée en 3:193 où est cité mot pour mot l’appel à la prière.
9. La position logique de 3:193 par comparaison avec les versets 5:58 et 62:9
Le verbe « nâdâ » (نادي, appeler, forme III) apparaît 44 fois au total dans le coran. Dans l’ordre chronologique de tous les emplois du verbe « nâdâ », nous constatons que le premier qui réfère à l’appel à la prière est la deuxième apparition du verbe « nâdâ » dans le coran, ce qui correspond au verset où est mentionné en toutes lettres l’appel à la prière, à savoir 3:193. Il est étonnant de constater que l’emploi suivant du verbe « nâdâ » dans le coran est celui en 5:58 dans la phrase « Quand vous faites l’appel à la prière (salât), ils en font un objet de dérision et de moquerie;…». Autrement dit, 3:193 et 5:58, qui réfèrent tous deux à l’appel à la prière, se suivent directement dans l’ordre d’apparition du verbe « nâdâ » dans le coran. La dernière fois que le verbe « nâdâ » réfère à l’appel à la prière est le verset 62:9, lequel marque l’appel à la prière qui rassemble la communauté musulmane chaque vendredi.
Il est donc logique dans l’ordre chronologique du verbe « nâdâ » de d’abord mentionner le verset qui révèle en toutes lettres « l’appel à la foi » (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ = Âminoû bi rabbikoum ! = « Ayez foi en votre Seigneur ! ») car le coran spécifie tout d’abord en quoi consiste l’appel à la prière. Ce verset est ensuite directement suivi par 5:58 qui traite de l’appel à la prière dans la communauté en général sans faire référence à un jour ou une prière particulière. Enfin le verset 62:9 mentionne l’appel à la prière effectué le vendredi pour la prière obligatoire qui rassemble la communauté, et qui constitue l’apogée de la semaine musulmane d’un point de vue religieux. Nous avons donc une succession ordonnée et logique.
10. Combien d’appels à la prière journaliers sont nécessaires dans la société musulmane?
Nous avons étudié dans la section 7.2 que le verset 3:191, situé peu avant celui qui mentionne l’appel à la prière (3:193), décrit les trois positions typiques et symboliques correspondant aux quatre moments de la journée où le croyant doit obligatoirement « se rappeler » de Dieu pour faire la prière, c'est-à-dire quand il est à même d’entendre l’appel à la prière dans une société musulmane :
- Debout : avant la prière de mi-journée et de la moitié de l’après-midi,
- Assis : peu avant ou à partir du coucher du soleil,
- Sur les flancs : endormi peu avant l’aube.
Nous savons que ces trois positions et le même verbe « dhakara » (ذكر = « se rappeler », forme 1) sont mentionnés dans le même ordre dans le verset 4:103, afin d’éclairer la pratique de la prière rituelle en situation de danger, et sinon en situation normale. Ce n’est pas un hasard que le verset 4:103 soit le seul du coran qui mentionne que « la prière rituelle est prescrite aux croyants à des horaires spécifiques », car les positions « debout , assis et sur les flancs » trouvées en 3:191 et 4:103 symbolisent l’avènement de l’heure des quatre prières obligatoires de la journée (à la mi-journée, à la moitié de l’après-midi, à l’approche du coucher du soleil et à l’approche de l’aube quand les gens sont endormis).
Le verbe « dhakara » sous-entend à plusieurs reprises dans le coran le fait de « se rappeler de Dieu » lors de l’appel à la prière et/ou de la prière rituelle dans le coran comme éclairé précédemment (87:15, 2:114, 2:239, 3:41, 4:142…).
Cela sous-entend donc les quatre prières obligatoires (la cinquième prière, celle de la nuit, est facultative comme expliqué en détail dans l’article principal sur la « salât coranique ») qui sont précédées par un appel à la prière destiné à ce que le croyant « se rappelle » de Dieu.
Nous avons étudié dans la section précédente que dans l’apparition chronologique du verbe « nâdâ » dans le coran (nous avons vu plus tôt qu’il apparait 44 fois), l’appel à la prière mentionné mot pour mot en 3:193 est directement suivi du verset 5:58 qui mentionne l’appel à la prière en règle générale (et pas simplement le vendredi comme c’est le cas en 62:9). Ce n’est en aucun cas un hasard, et constitue une preuve supplémentaire que « l’appeleur » en 3:193 récite bien l’appel à la prière et pas autre chose.
Il n’y a pas d’appel à la prière pour la prière surérogatoire de la nuit (quand la nuit est complète) car le croyant peut l’effectuer à un moment de la nuit de son choix, contrairement aux quatre prières obligatoires où l’on doit normalement prier directement après l’appel à la prière, tel que le démontre l’exemple de la prière du vendredi en 62:9.
Si l’on ajoute la valeur mathématique de l’appel à la prière (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ, V.M. 362) à la valeur mathématique de « al salât » (الصلوة = la prière rituelle, V.M. 162) nous obtenons :
362 (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ) + 162 (الصلوة) = 524 = 4 x 131 (V.M. صلوة = « salât »). Ceci semble donc confirmer 4 appels à la prière par jour et non cinq ; et Dieu est Savant.
11. Combien de fois doit-on réciter l’appel à la prière avant une prière donnée?
Les gens qui s’expriment en 3:191-193 et qui indiquent avoir répondu « à l’appel à la foi » (ou appel à la prière = آمِنُوا بِرَبِّكُمْ = Âminoû bi rabbikoum ! = « Ayez foi en votre Seigneur ! ») mentionnent les mots qui composent l’appel à la prière une fois. Le but de l’appel à la prière est qu’il soit entendu par toute la population dans une société musulmane, et il doit donc être suffisamment long et fort, afin d’inviter la race humaine à embrasser la foi musulmane, et pour que les croyants prient systématiquement à l’heure. Il n’y a pas à mon sens d’interdiction de répéter plusieurs fois à la suite « Âminoû bi rabbikoum ! » (par exemple une minute) avant une prière obligatoire pour s’assurer que tout le monde l’entende, notamment à l’aube quand tout le monde est endormi.
Par contre il serait tout à fait compréhensible qu’il ne soit récité qu’une seule fois dans une mosquée dans un pays non musulman car l’appel serait en priorité destiné aux gens de la mosquée car l’Islam n’est pas une religion qui s’impose de force à une majorité non musulmane. Tout dépend du contexte.
Conclusion
L’appel à la prière en vigueur dans le monde sunnite ou shiite ne figure nulle part dans le coran pleinement détaillé (7:52, 6:114, 10:37). En d’autres termes, et par définition, il est faux.
Comme étudié dans la première partie, il y a une différence selon les hadiths sunnites en ce qui concerne l’appel à la prière ce qui se traduit par le fait qu’encore de nos jours l’école malékite récite « Allahou Akbar » deux fois pour commencer l’adhan, alors que les trois autres écoles reconnues par les sunnites (shaféite, hanbalite et hanafite) le mentionnent quatre fois.
Ceci démontre non seulement que les hadiths soit disant « sahih » (authentiques) ne sont en réalité pas fiables, mais également que le canon de « l’adhân » sunnite ne faisait pas l’unanimité deux siècles après la mort du prophète quand Bukhari, Muslim et autres rapporteurs de hadiths ont commencé à établir leurs recueils de hadiths.
La différence entre l’adhân shiite et l’adhân sunnite est encore plus substantielle car les shiites ajoutent entre autres « J’atteste qu’Ali est le représentant d’Allah » (récité deux fois).
Toujours sous l’influence des hadiths autres que Dieu et Ses versets (45:6), les sunnites et les shiites prétendent qu’il faut réciter un « iqâma » (deuxième appel à la prière, plus court chez les sunnites) juste avant la prière dans les mosquées. C’est à nouveau une corruption de la religion de Dieu pleinement détaillée décrite dans le coran car ce dernier ne mentionne qu’un seul appel à la prière (3:193, 5:58, 62:9).
« L’adhân » sunnite et shiite contredit le coran à plusieurs niveaux :
- Quand il s’agit de croire en Dieu ou d’attester de Son Unicité, aucun nom n’est jamais mentionné à coté de Dieu (39:45, 3:18, 37:35, 47:19).
- Dans le coran, seuls les hypocrites éprouvent le besoin d’attester que Mohammed est le messager de Dieu (63:1). Le coran nous demande de croire que Mohammed est messager de Dieu (3:179, 4:136, 7:158, …), jamais de l’attester, ce qui est réservé à Dieu (3:18).
- Mentionner Mohammed dans l’appel à la prière ou sa chahadah est mettre en avant Mohammed par rapport aux autres messagers et prophètes : Allah nous interdit d’établir des différences entre les messagers (2:136, 2:285, 3:84 et 4:152).
Egalement, les hadiths se trahissent d’eux-mêmes quant à leur authenticité en appelant systématiquement et à tort l’appel à la prière « adhân » (أَذَان), et la personne qui le pratique le « mouazdhin » » (مُؤَذِّنٌ = annonceur, forme II), qui est le participe actif du verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II) :
Dans le coran, c’est le verbe « nâdâ » (نادي = « appeler à haute voix », forme III) qui est systématiquement employé pour l’appel à la prière (3:193, 5:58. 62:9), et le fonctionnement grammatical de l’arabe coranique implique (et impose) que la personne qui pratique l’appel à la prière soit obligatoirement désignée par le participe actif dérivé de ce verbe (« nâdâ », appeler à haute voix, forme III), et non pas d’un verbe issu d’une racine différente et ayant une signification différente dans le coran comme c’est le cas pour le verbe « azdhana » (أَذَّنَ).
Le verbe « azdhana » (أَذَّنَ, forme II) signifie « annoncer » une information, un édit ou une loi dans le coran (7:44, 12:70, 22:27), jamais « appeler à haute voix » comme c’est le cas pour le verbe « nâdâ » (نادي = « appeler à haute voix », forme III). Le mot « adhân » (أَذَان) est employé une fois en 9:3 et signifie « proclamation », et non pas le fait d’appeler à la prière à haute voix.
Dans le coran, le participe actif du verbe « nâdâ » (نادي = « appeler à haute voix », forme III) est « mounâdiyoun » (مُنَادِيٌ, « appeleur », forme III = participe actif de « nâdâ », forme III).
Le verset qui mentionne ce participe actif dans le cadre de l’appel à la prière est le verset 3:193, où un « mounâdiyoun » (مُنَادِيٌ, « appeleur ») y récite l’appel à la prière coranique :
رَّبَّنَا إِنَّنَا سَمِعْنَا مُنَادِيًا يُنَادِي لِلْإِيمَنِ أَنْ آمِنُوا بِرَبِّكُمْ فَآمَنَّا
رَبَّنَا فَاغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا وَكَفِّرْ عَنَّا سَيِّاتِنَا وَتَوَفَّنَا مَعَ الْأَبْرَارِ
(3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
L’appel à la prière coranique est donc très court, et il est tout simplement:
آمِنُوا بِرَبِّكُمْ
« Ayez foi en votre Seigneur ! »
La salât symbolise la foi en Dieu dans le coran, de même que la zakât symbolise les bonnes actions (2:277). C’est donc tout naturellement que « le mounâdi » (الْمُنَادِ = « l’appeleur », forme III = participe actif du verbe « nâdâ », forme III) « appelle à la foi » en 3:193, expression qui touche au cœur de ce qu’est la pratique de la prière rituelle, même si le fait « d’appeler à la prière » est également correct d’un point de vue coranique (5:58, 62:9).
3:191-193 montrent que le contexte des versets à trait à la pratique de la prière rituelle :
(3:191) Ceux qui se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs ; et ils méditent au sujet de la création des cieux et de la terre : « Notre Seigneur, Tu n’as point créé [tout] ceci en vain ; gloire à Toi ! Alors sauve nous du châtiment du feu ». (3:192) « Notre Seigneur, quiconque Tu admets dans le feu a en vérité encouru Ta disgrâce, et les gens malfaisants n’ont aucun protecteur ». (3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
L’expression « Se rappeler de Dieu » en 3:191 est une expression commune dans le coran pour indiquer qu’il faut se rappeler de Dieu quand vient l’heure de la salât (voir notamment 2:239, 4:142, 87:15, 62:10). En recoupant 3:191 avec le verset 4:103, nous savons que, dans le coran, le fait de « se rappeler d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » signifie le fait de pratiquer la prière rituelle obligatoire à quatre moments de la journée :
(4:103) Ensuite, lorsque vous avez terminé la prière rituelle, alors rappelez-vous de Dieu debout, assis, ou [allongés] sur vos flancs, puis, si vous êtes en sécurité, alors faites la prière rituelle (normalement, c'est-à-dire deux rakaʿât et non pas un seul comme prescrit en 4:102 en situation de danger), certes la prière rituelle est prescrite aux croyants à des horaires spécifiques.
L’expression « rappelez-vous de Dieu (forme impérative) debout, assis, ou [allongés] sur vos flancs » en 4:103 est la même qu’en 3:191 dans le sens où elle reprend le même verbe « se rappeler » (ذكر = « dhakara », forme 1) et les mêmes positions dans le même ordre (debout, assis, ou [allongés] sur les flancs). Le fait de « se rappeler d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » indique à la fois qu’on peut prier « debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » en cas de danger (les trois positions communes de l’être humain) et symbolise en même temps (le verset à un double sens ce qui est courant dans le coran) les quatre moments symboliques de la journée où les croyants sont tenus de pratiquer les prières obligatoires (la prière de la nuit est surérogatoire, voir 17:79). Comme indiqué dans l’article, c’est tout sauf un hasard que 4:103 soit le seul verset coranique qui indique « qu’il faut faire la prière à des horaires spécifiques »:
- Debout = prières de la mi-journée et de la moitié de l’après-midi (le soleil est également « debout » quand il est à son apogée dans le ciel et à la moitié de l’après-midi à l’heure de l’appel à la prière).
- Assis = prière de la tombée de la nuit (le soleil est également « assis » sur la ligne de l’horizon à l’heure de l’appel à la prière).
- Allongé sur les flancs = prière de l’aube, lorsque le croyant est endormi peu avant la prière de l’aube (le soleil est également « couché » derrière l’horizon quand vient l’heure de l’appel à la prière).
Les détails appuyant ces précisions figurent dans la section 7.2. Il y a cinq prières en Islam, mais seules quatre sont obligatoires (prière de la mi-journée, de la mi-après-midi, de la tombée de la nuit et de l’aube ; celle de la nuit est surérogatoire, voir 17:79).
Le contexte de 3:191-193 est donc bien celui de la prière rituelle et de ses horaires et il est logique que 3:193 mentionne l’appel à la prière coranique (« Ayez foi en votre Seigneur ! »). De plus, il est très évidents dans ces trois versets que les personnes qui « se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » pour la prière rituelle (salât) sont strictement les mêmes que celles qui déclarent être parvenues à la foi en ayant répondu à l’appel du « mounâdi » (appeleur) quand il appelait à la prière. La répétition trois fois en trois versets de « Notre Seigneur … » atteste sans conteste possible de ce fait :
(3:191) Ceux qui se rappellent d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs (c.à.d. trois fois par jour pour effectuer la salât, cf 4:103); et ils méditent au sujet de la création des cieux et de la terre : « Notre Seigneur, Tu n’as point créé [tout] ceci en vain ; gloire à Toi ! Alors sauve-nous du châtiment du feu ». (3:192) « Notre Seigneur, quiconque Tu admets dans le feu a en vérité encouru Ta disgrâce, et les gens malfaisants n’ont aucun protecteur ». (3:193) Notre Seigneur, en vérité nous avons entendu un appeleur appeler à la foi : « Ayez foi en votre Seigneur ! » ; Alors nous avons cru. Notre Seigneur, pardonne-nous donc nos péchés et efface nos mauvaises actions et fais que nous mourrions en étant du nombre des véridiques.
Etant donné que le fait de « se rappeler d’Allah debout, assis et [allongés] sur leurs flancs » (les trois positions typiques de l’être humain) symbolise l’heure des quatre prières obligatoires journalières (mi-journée, mi-après-midi, tombée de la nuit et avènement de l’aube), cela implique que l’appel à la prière est pratiqué seulement quatre fois en Islam, et qu’il n’y a donc pas d’appel à la prière pour la prière surérogatoire pendant la nuit noire, qui, par essence, est un acte purement volontaire et peut s’effectuer à n’importe quel moment de la nuit.
L’appel à la prière coranique récité par le mounâdi (l’appeleur) est donc très simple et il appelle la race humaine à la foi :
آمِنُوا بِرَبِّكُمْ
« Ayez foi en votre Seigneur ! »
Si l’on ajoute la valeur mathématique de l’appel à la prière (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ, V.M. 362) à la valeur mathématique de « al salât » (الصلوة = la prière rituelle, V.M. 162) nous obtenons :
362 (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ) + 162 (الصلوة) = 524 = 4 x 131 (V.M. « salât »). Ceci semble donc confirmer 4 appels à la prière par jour et non cinq, et Dieu est Savant.
Si l’on se conforme au verset 3:193, le nom donné à l’appel à la prière est « nidâ lilîmâne » (لِلْإِيمَانِ نِدَي, l’appel à la foi), mais les versets 5:58 et 62:9 nous permettent également de l’appeler « nidâ lissalât » (لِلصَّلَاةِ نِدَي, l’appel à la prière). 3:193 le mentionne une fois, et le but de l’appel à la prière est d’être entendu par toute la population ; je ne vois aucune interdiction coranique de le réciter plusieurs fois à la suite (par exemple une minute) pour que tout le monde l’entende, notamment pour la prière de l’aurore.
Il est particulièrement révélateur que dans l’ordre chronologique de l’emploi du verbe « nâdâ » dans le coran (نادي = « appeler à haute voix », forme III, verbe utilisé pour l’appel à la prière : 3:193, 5:58, 62:9), le verbe « nâdâ » en 3:193 succède directement à celui en 5:58 qui mentionne à nouveau le fait « d’appeler à la prière » ! Il est logique de d’abord mentionner en toute lettres l’appel à la prière (آمِنُوا بِرَبِّكُمْ = « Ayez foi en votre Seigneur ! ») en 3:193 avant d’en parler de façon générale en 5:58.
Une fois de plus, le coran prouve que la promesse de Dieu est vérité et qu’il est pleinement détaillé (7:52, 6:114, 10:37): L’appel à la prière est mentionné en toutes lettres en 3:193 et, contrairement à « l’adhân » sunnite ou shiite, le nom du prophète n’est pas mentionné à coté de Dieu car cela revient à associer à Dieu (voir 39:45). Il s’agit non seulement d’un « appel à la foi » adressé aux croyants, mais surtout d’un appel à la foi destiné à l’humanité toute entière. C’est pour cela que Dieu a, dans Sa sagesse infinie, choisi que ce soit des non musulmans qui aient mentionné en toutes lettres et aient répondu à l’appel à la prière qui soient cités en 3:193, le verset nous montrant qu’ils ont embrassés l’Islam par le simple fait de faire la salât.